La justice nigérienne s’est déclarée, ce vendredi, incompétente dans l’affaire présumé de trafic de bébés, dont l’ex-président du Parlement, Hama Amadou, principal opposant du Président Issoufou, était parmi les accusés.
Fin de l’affaire présumée de trafic de bébés au Niger. La justice nigérienne s’est déclarée, ce vendredi, incompétente, décidant d’abandonner les poursuites à l’encontre d’une vingtaine de personnes accusées d’avoir participé à un trafic international de bébés, dont Hama Amadou, l’ex-président du Parlement et principal opposant au Président Issoufou, actuellement en exil en France, où il s’est réfugié.
L’affaire présumée du trafic de bébés a fait la Une de la presse nigérienne, mais a aussi eu un échos à l’international. Dans le collimateur de la justice de son pays, l’ex-président du Parlement avait quitté le Niger, fin août, après l’autorisation par les députés de son audition par la justice dans cette affaire présumée de trafic de bébés entre le Nigeria, le Bénin et le Niger. Pour sa part, Hama Amadou a toujours clamé que les poursuites lancées contre lui étaient politiques, arguant que le pouvoir cherche à l’écarter avant la Présidentielle de 2016.
En Afrique, de nombreux pays, notamment le Nigeria, sont en proie au trafic de bébés. Selon l’Agence nationale contre le trafic d’êtres humains (NAPTIP), le manque d’éducation et la pauvreté sont à l’origine du trafic d’enfants. Il est difficile de savoir combien d’enfants sont victimes du trafic d’êtres humains au Nigeria, compte tenu du caractère illégal de cette activité. Toutefois, étant donné que 50 à 70 pour cent de la population du Nigeria vit avec moins d’un dollar par jour, le trafic d’êtres humains y serait très répandu.
Selon une étude nationale réalisée en 2003 par l’Organisation internationale du Travail, chaque année, quelque six millions d’enfants nigérians risquent d’être victimes de différentes formes de trafic d’êtres humains (travail domestique ou forcé, prostitution et pornographie). « Le fait est que dès que ces enfants sont sortis de leurs communautés, ils sont dépouillés par des gens mal intentionnés, maltraités et battus facilement », selon la NAPTIP, créée en 2003 pour faire respecter la nouvelle loi d’alors interdisant toute forme de trafic d’êtres humains.