Les migrants sénégalais, expulsés d’Algérie et abandonnés dans le désert du Niger, vivent une situation dramatique. Bloqués dans le nord du pays depuis plusieurs semaines, ces individus tentent désespérément de regagner leur terre natale.
Selon Thiam, un des migrants, interviewés par RFI, les conditions de vie sont épouvantables : chaleur extrême, manque d’eau et de nourriture, et absence de soins médicaux.
Un appel à l’aide
Ces migrants lancent un appel pressant aux autorités sénégalaises. Ils demandent une intervention urgente pour leur rapatriement. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) tente de les assister, mais les ressources sont limitées. « On veut qu’on nous rapatrie, on veut rentrer chez nous, on souffre ici, on est fatigués », déclare Thiam, exprimant la détresse de ses nombreux compatriotes coincés entre Assamaka, Agadez et Niamey.
Des organisations humanitaires se mobilisent
Plusieurs organisations non gouvernementales dénoncent cette situation alarmante. Le président de l’ONG Horizons sans frontières, Boubacar Seye, exhorte les autorités sénégalaises à agir rapidement pour mettre fin à cette crise humanitaire. « Il faut que l’État aille les chercher”, clame-t-il avant d’ajouter : “Je ne comprends pas que ce dossier traîne depuis des mois alors que ces gens sont dans des situations d’extrême urgence.«
Un problème récurrent
Cette crise n’est pas isolée. Des milliers de migrants de différentes nationalités, dont des Nigériens et des Maliens, sont régulièrement expulsés d’Algérie et se retrouvent dans des conditions similaires. Au premier semestre de 2022, ce sont au total plus de 14000 migrants qui ont été expulsés du sol algérien vers Assamaka. A la mi-2023, le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) et l’OIM affirmaient que plus de 9.000 migrants avaient déjà été reconduits à la frontière par l’Algérie depuis le début de l’année. Cette tendance se poursuit aujourd’hui encore avec près de 9000 personnes en souffrance dans le désert uniquement sur le premier semestre 2024, selon les rapports d’Alarmphone Sahara.