L’ancien Premier ministre du Niger, Hama Amadou, est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi à l’hôpital de référence de Niamey, à l’âge de 74 ans. Ses proches ont confirmé la triste nouvelle. Abdou Rafa, ancien attaché de presse de Hama Amadou à l’Assemblée nationale, a annoncé son décès.
Suite à l’annonce de sa disparition, de nombreux acteurs politiques et citoyens ont exprimé leur chagrin sur les réseaux sociaux. Ils ont rendu hommage à un homme qui a marqué la politique nigérienne. Hama Amadou a exercé plusieurs fonctions ministérielles durant l’ère du Conseil militaire suprême, de 1974 à 1987. Après les premières élections démocratiques de 1993, il a été nommé Premier ministre, représentant son parti, le Mouvement national pour la société de développement (MNSD-NASSARA).
Hama Amadou impliqué dans une affaire de trafic de bébés
À la veille des élections générales de 2011, il a fondé un nouveau parti, le Mouvement démocratique nigérien pour fédération africaine (MODEN-FA/LUMANA AFRICA), et a été élu président de l’Assemblée nationale après la victoire de son allié, Issoufou Mahamadou, à la présidence. Cependant, en 2013, après une rupture de son alliance avec le gouvernement, Hama Amadou a été destitué et impliqué dans une affaire de trafic de bébés en provenance du Nigeria.
Il s’est exilé en France avant de revenir au Niger juste avant l’élection présidentielle de 2016. Malgré son arrestation et son incarcération dans une prison en dehors de Niamey, sa candidature a été validée par la Cour constitutionnelle. Et il a atteint le second tour de l’élection présidentielle face à Issoufou Mahamadou. Après l’arrivée au pouvoir de Mohamed Bazoum, Hama Amadou a bénéficié d’une liberté provisoire pour des raisons de santé.
Retour au Niger après le coup d’État du 26 juillet 2023
L’homme politique s’est rendu en France pour un contrôle médical. Il est revenu au Niger le lendemain du coup d’État du 26 juillet 2023. Depuis le coup d’État militaire du 26 juillet 2023, au cours duquel le Président Mohamed Bazoum a été destitué et arrêté, le Niger traverse une période d’incertitude politique. Les militaires, sous la direction du général Abdourahamane Tiani, ont pris le pouvoir. Ils ont promis de rétablir la sécurité dans un pays confronté à des attaques terroristes fréquentes.
Le nouveau régime militaire a annoncé la suspension de la Constitution et la dissolution du gouvernement. Depuis lors, les militaires ont mis en place un Conseil national de souveraineté, qui a pris les rênes du pays. Bien que le coup d’État ait été accueilli avec un certain soutien populaire, notamment en raison des frustrations face à la gestion sécuritaire de Bazoum, il a également soulevé des inquiétudes sur le retour à un gouvernement démocratique.
Une nouvelle gouvernance incertaine
La situation a conduit à des sanctions de la part de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et d’autres organisations internationales, qui exigent le rétablissement de l’ordre constitutionnel et la libération de Bazoum. Des tensions se sont intensifiées entre le Niger et certains de ses partenaires internationaux, notamment en ce qui concerne l’aide humanitaire et le soutien militaire.
La vie quotidienne des Nigériens est affectée par l’instabilité, avec des préoccupations croissantes concernant la sécurité, l’économie et l’accès aux services de base. Alors que le pays est toujours confronté à des menaces terroristes, notamment de groupes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique, la transition vers une nouvelle gouvernance demeure incertaine. Le décès de Hama Amadou, figure politique marquante, pourrait influencer la dynamique politique dans ce contexte fragile. Une chose est certaine : son héritage continuera de résonner dans les débats sur l’avenir du Niger.