Niger : création d’un fichier national contre le terrorisme


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Terrorisme
Face à l’escalade préoccupante des menaces terroristes et des troubles à l’ordre public, le Niger a pris une décision inédite. Le pays a ainsi instauré un fichier national visant à recenser les individus et entités impliqués dans des actes de terrorisme ou portant atteinte à la sécurité publique. Cette initiative, officialisée par une ordonnance signée le 27 août 2024 par le général Abdourahamane Tiani, suscite de nombreuses interrogations.

Ses implications et ses objectifs font l’objet de débats importants au sein de la société.

Une réponse radicale aux menaces croissantes

L’ordonnance récente marque un tournant dans la lutte contre le terrorisme au Niger. Ce fichier national vise à centraliser les informations sur les individus accusés d’actes terroristes. Il englobe aussi bien la commission que la planification ou le soutien à de tels actes. D’après les sources officielles, ce fichier pourrait aussi inclure les personnes soupçonnées de menacer les intérêts stratégiques du pays. Cela concernerait notamment ceux impliqués dans le port d’armes contre l’État ou en lien avec des puissances étrangères.

Cette mesure vise à renforcer les capacités des autorités nigériennes pour anticiper et neutraliser les menaces avant qu’elles ne se matérialisent pleinement. Les individus inscrits au fichier feront face à des sanctions rigoureuses, telles que le gel de leurs avoirs financiers. Ils seront également interdits de voyager tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger.

Des sanctions draconiennes : entre gel des avoirs et déchéance de nationalité

Les sanctions prévues par l’ordonnance sont particulièrement sévères. En cas d’inscription dans le fichier, les individus peuvent subir le gel de leurs avoirs financiers et l’interdiction de tout déplacement à l’intérieur du pays. Ils risquent également de se voir retirer temporairement leur nationalité nigérienne. Une déchéance définitive de la nationalité peut intervenir si l’individu est condamné à une peine de prison de cinq ans ou plus.

Ces mesures visent non seulement à punir les actes terroristes mais aussi à dissuader les comportements jugés nuisibles à la sécurité publique. Cependant, l’application de ces sanctions préventives avant même une condamnation soulève des questions sur le respect des droits humains. Cette mesure met également en cause la présomption d’innocence.

Une réponse aux défis sécuritaires croissants

La création de ce fichier intervient dans un contexte de vulnérabilité accrue face aux menaces terroristes dans la région. Cependant, l’application de ces sanctions préventives avant même une condamnation soulève des questions sur le respect des droits humains. Cette mesure met également en cause la présomption d’innocence. Cette mesure radicale est ainsi présentée comme une réponse nécessaire face à l’escalade des actes de terrorisme et des infractions contre la sécurité nationale.

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