Le Niger a entrepris une opération d’envergure pour assainir la gestion des retraites publiques. Depuis juin 2024, un comité spécial a procédé à un examen minutieux des pensions versées aux fonctionnaires retraités.
Résultat : plus de 3 000 cas irréguliers ont été identifiés. Ces pensions ont été immédiatement suspendues, selon Seydou Zeinabou Douka, directrice générale du Trésor et de la comptabilité publique.
540 millions de francs CFA économisés chaque mois
L’opération a permis de déceler des anomalies financières majeures. Elles représentent un manque à gagner de 540 millions de francs CFA par mois (environ 820 000 euros). Ces anomalies incluent :
- Doublons : Une dizaine de cas, pour un montant total de 20,6 millions de francs CFA.
- Pensions injustifiées : 172 bénéficiaires décédés continuaient de percevoir leur pension.
- Cartes bancaires désactivées : 580 cas identifiés, représentant 79,8 millions de francs CFA.
- Absences prolongées : 2 517 pensionnés toujours absents, pour une incidence financière de 138,5 millions de francs CFA.
Ces mesures ont également révélé des erreurs dans l’application du décret de bonification trimestrielle, à hauteur de 301,8 millions de francs CFA.
Une justice sociale attendue
Pour les autorités, cet assainissement est une avancée majeure. Il a permis d’obtenir les effectifs réels des fonctionnaires retraités et de suspendre les pensions irrégulières. Une telle initiative répond à la demande croissante des Nigériens pour plus de justice sociale et une meilleure gestion des finances publiques.
Des critiques et des attentes
Cette démarche ne fait pas l’unanimité. Certains observateurs pointent des incohérences dans le rapport. Ils évoquent notamment l’absence de solutions pour les retards récurrents dans le paiement des pensions et les obstacles administratifs auxquels les retraités font face. Ces lacunes soulignent la nécessité d’aller au-delà du simple contrôle des irrégularités pour améliorer l’ensemble du système.