Nicolas Sarkozy a été mis en examen, ce vendredi, pour recel de subornation de témoin. Il est accusé de manœuvres frauduleuses pour le disculper des soupçons de financement, par la Libye, de sa campagne présidentielle 2007.
Cela faisait plusieurs jours que l’ancien Président français, Nicolas Sarkozy, est interrogé, par deux juges d’instruction. Et ce vendredi 6 octobre 2023, il a été mis en examen dans l’enquête sur de possibles manœuvres frauduleuses. Des pratiques visant à le disculper des soupçons de financement par la Libye de sa campagne présidentielle 2007.
C’est au tribunal judiciaire de Paris que l’ex-chef de l’État (2007-2012) a été mis en examen pour recel de subornation de témoin et association de malfaiteurs en vue de la préparation d’escroqueries au jugement en bande organisée. Au terme d’une trentaine d’heures d’interrogatoire, étalées sur trois jours et demie, la décision est tombée.
Infraction de corruption active
Deux magistrats financiers étaient chargés de cette information judiciaire ouverte, en mai 2021. Il s’agissait d’enquêter sur l’opération dénommée « Sauver Sarkozy ». Dans la première étape de l’opération, il aurait fallu obtenir la rétractation des accusations contre Nicolas Sarkozy d’un intermédiaire très particulier : le Franco-Libanais Ziad Takieddine. Et dans ce dossier, plusieurs proches de l’ancien Président français ont été impliqués.
Des collaborateurs de Sarkozy mis en cause, et qui auraient tenté d’obtenir une preuve que le dossier libyen évoquant un financement était un faux. Un financement présumé à hauteur de 50 millions d’euros. Et dans cette affaire, Nicolas Sarkozy est placé sous statut de témoin assisté pour l’infraction de participation à une association de malfaiteurs. Ce, en vue de commettre l’infraction de corruption active de personnel judiciaire étranger.
Faciliter la mise hors de cause de Sarkozy
Certains mis en cause dans cette opération sont soupçonnés d’avoir tenté de corrompre des magistrats libanais. Le but étant d’obtenir la libération d’un fils de Kadhafi détenu dans ce pays. La contrepartie : tenter de convaincre la famille de Mouammar Kadhafi de faciliter la mise hors de cause de Nicolas Sarkozy. Dossier qui a valu à l’ancien Président une mise en examen, ce jour.
Cette décision signifie que les juges estiment disposer de suffisamment d’indices concordants quant à la participation de Nicolas Sarkozy aux manœuvres sur le dossier libyen. Des ficelles que l’ex-dirigeant aurait tirées. Outre le procès du financement libyen, prévu début 2025, l’ex-Président français sera jugé en appel dans le dossier Bygmalion.