Nicolas Sarkozy a rompu le jeûne du ramadan, lundi soir, à la Grande Mosquée de Paris. Le chef d’Etat a souligné son attachement à l’islam de France et menacé d’expulsion les pratiquants extrémistes de cette religion.
Nicolas Sarkozy a participé, lundi soir, à la rupture du jeûne du ramadan dans la grande mosquée de Paris. Il est ainsi devenu le premier chef d’Etat de la République à fouler le sol de ce lieu de prière inauguré en 1926. Invité par Dalil Boubakeur, recteur de l’édifice religieux et président de Conseil français du culte musulman (CFCM), Nicolas Sarkozy a fait un bilan sur la pratique de l’islam dans l’Hexagone. Verdict : « L’islam de France avance ».
Louanges pour le CFCM
Le président n’a pas manqué de louer le CFCM, qu’il a créé alors qu’il était ministre de l’Intérieur. Le qualifiant de « facteur d’intégration et d’apaisement », il a déclaré que la France est « grâce à [lui] un pays où le dialogue entre les pouvoirs publics et les musulmans apparaît plus serein ». Il a souligné que l’action du CFCM avait permis d’éviter une « montée de tension dans les rapports entre musulmans et non-musulmans » et de montrer que « l’islam, vécu au quotidien, apparaît comme compatible avec les valeurs de la laïcité, de la tolérance et du respect des personnes ».
Nicolas Sarkozy, qui était accompagné de la secrétaire d’Etat à la ville, Fadela Amara, en veut pour preuve qu’au sein de son gouvernement « certains s’obligent au jeûne ». « Cette proximité illustre, du sommet à la base de notre société, la place de l’islam comme composante intime de notre pays », a-t-il précisé. Et d’ajouter : « Cette exemplarité de l’islam de France, j’en ai besoin car c’est aussi ce qui permet à la France de faire entendre sa voix et d’oeuvrer à la paix dans les conflits où l’excuse religieuse est utilisée pour cacher la folie des hommes ».
Pas de pitié pour les extrémistes
Une allusion à la pratique extrémiste de l’islam. « Ceux qui tuent au nom de l’islam et voudraient nous précipiter dans une guerre de religions à l’échelle mondiale salissent l’islam en parlant en son nom. (…) Ceux qui parlent de haine au nom de l’islam blasphèment l’islam. Ceux qui veulent tuer au nom de l’islam, ceux qui veulent la violence au nom de l’islam, ceux qui veulent la détestation de l’autre au nom de l’islam n’ont rien à faire sur le sol de la République française », a insisté le chef de l’Etat.
Il assure que « ceux qui veulent vivre leur foi dans le respect des principes de l’islam, dans le respect de la laïcité de la République, sont les bienvenus sur le territoire de la République ». En revanche, « ceux qui ne veulent pas porter ce message seront expulsés du territoire français (…) Je ne ferai preuve d’aucune faiblesse à l’endroit des extrémistes et de ceux qui bafouent nos principes et qui bafouent l’islam », a-t-il insisté, en expliquant qu’il a « toujours tendu la main aux pratiquants sincères, engagés, y compris à tous ceux qui ont une conception d’un islam épicé ».
Nicolas Sarkozy a par ailleurs déclaré qu’il suivra l’élection pour la présidence du CFCM, prévue en 2008. Dalil Boubakeur pourrait quitter alors son poste pour diriger la future Fondation pour les œuvres de l’islam. Cette structure aura notamment pour mission de financer les lieux de culte musulmans et de former les imams.