On parle beaucoup de vols et de viols dans les rues de Niamey. Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes : la criminalité a bel et bien baissé en 2001. Mise au point.
La police de Niamey a réussi à faire baisser le nombre de crimes et délits en 2001 mais l’année 2002 s’annonce moins positive. Le point avec le commissaire central de Niamey, Ousmane Manzo.
Afrik : La presse locale parle beaucoup d’une recrudescence des viols en 2001, qu’en est-il ?
Ousmane Manzo : C’est tout à fait l’inverse ! La criminalité en général a baissé en 2001. Nous avons observé lors de cette année une régression globale des vols ou des viols. Ces derniers ne sont malheureusement pas un phénomène nouveau. L’opinion a été marquée par des cas de viols sur mineurs, notamment celui d’une fillette de moins de trois ans par un détraqué mental. Mais il y a aussi confusion sur le terme même de viol. On découvre souvent, au fil de l’enquête, qu’il n’y a pas viol mais seulement atteinte à la pudeur. Il y a un amalgame dans l’esprit des gens de tous les attentats aux moeurs. Nous sommes passés de 32 cas de viols sur mineurs en 2000 à 23 cas en 2001. Les chiffres montrent donc bien une régression.
Afrik : Qu’est-ce qui explique cette régression ?
Ousmane Manzo : Nous avons eu des moyens supplémentaires au niveau des forces de sécurité. Nous n’avons pas recruté de policiers mais nous avons obtenu plus de matériel. Nous avons pu occuper le terrain, renforcer la présence policière dans certains quartiers ainsi que la surveillance des hommes à risque et les contrôles inopinés. Les services de sécurité publique comptent 420 hommes. Soit 1 policier pour 2000 habitants. C’est bien évidemment insuffisant mais notre dispositif préventif a bien fonctionné.
Afrik : Y a-t-il des quartiers à risque ?
Ousmane Manzo : Les quartiers excentrés, ceux des zones périphériques. Depuis quelque temps, nous y organisons des actions de grande envergure. Des descentes de police avec bouclage de la zone, son ratissage et l’interpellation de suspects. Nous avons ainsi arrêté plusieurs auteurs de viols ou d’autres forfaits.
Afrik : Comment s’annonce l’année 2002 ?
Ousmane Manzo : Nous attendons encore les financements… et pour l’instant la situation démarre moins bien que l’année dernière. Alors que les vols de voitures et de motos avaient quasiment disparu, ils ont repris depuis le début de cette année. On note aussi une recrudescence des atteintes contre les personnes, les bagarres, ce que nous appelons les coups et blessures volontaires.