Souleymane Abou Ghaith, l’un des gendres d’Oussama Ben Laden, s’est longuement confié mercredi lors de son procès qui continue jeudi. Il est accusé, entre autres, de complot contre les Etats-Unis et risque la réclusion à perpétuité.
La salle d’audience était pleine à craquer. Souleymane Abou Ghaith, l’un des gendres d’Oussama Ben Laden, s’est longuement confié mercredi, lors de son procès qui continue ce jeudi. Il est accusé, entre autres, de complot contre les Etats-Unis. Il est le premier haut responsable d’Al-Qaïda mêlé à l’affaire du 11 septembre à être traduit en justice.
Agé de 48 ans, l’homme à la barbe poivre et sel, et au costume et chemise à col ouvert a répondu aux nombreuses questions de la défense et des procureurs, notamment sur sa soirée du 11 septembre 2001 avec le chef défunt d’Al-Qaïda.
Abou Ghaith, qui s’exprime en arabe pendant le procès, a raconté, l’air détendu, qu’il s’était rendu en Afghanistan en juin 2001 afin de « connaître le nouveau gouvernement islamique ». Il voulait aussi « enseigner et prêcher ». Il a reconnu avoir enregistré des vidéos à la demande de Ben Laden, tué début mai 2011 par des unités spéciales américaines au Pakistan selon Washington. Dans l’une d’entre elle, Abou Ghaith affirmait que « la tempête ne s’arrêtera pas, particulièrement la tempête des avions ».
Porte-parole d’Al-Qaïda ?
L’accusé a indiqué avoir monté ses discours filmés à partir de « citations et points » transmis par Ben Laden. Il a toutefois nié l’idée d’avoir été le porte-parole d’Al-Qaïda. « Je ne parlais pas pour Al-Qaïda. J’ai livré mes convictions via Al-Qaïda, car c’était la seule façon », a-t-il nuancé.
Contrairement à ce qu’affirment les procureurs, Abou Ghaith jure n’avoir jamais voulu tuer des Américains, encore moins avoir recruté pour l’organisation terroriste. « Mon intention n’était pas de recruter qui que ce soit », a-t-il déclaré. « Non », a-t-il également répondu à son avocat Stanley Cohen, qui lui demandait s’il avait voulu tuer des Américains. « Je voulais délivrer un message auquel je croyais », a-t-il déclaré, en dénonçant l’« oppression » des musulmans et expliquant qu’il pensait qu’ils devaient se défendre.
Marié en secondes noces à l’une des filles de Ben Laden, Fatima, il a, selon l’accusation, travaillé pour Al-Qaïda jusqu’en 2002, année où il s’est installé en Iran après être passé par le Pakistan.