Quelques semaines après l’hospitalisation de Nelson Mandela, l’Afrique du Sud revit un nouveau scénario choquant qui met en scène la famille de Madiba. Alors que « le père de la Nation » est entre la vie et la mort, sur son lit d’hôpital, la famille se déchire et se livre une guerre sans merci. La bataille pour l’héritage de Madiba a déjà commencé
« Pourquoi les gens sont si obsédés par la famille de Nelson Mandela ? Ce sont des êtres humains. Ils ne viennent pas de la planète Mars. Ils ont des ambitions comme tout le monde et je ne vois rien de mal dans cela ». Âgée de 60 ans, Makaziwe Mandela, fille de Nelson Mandela, n’y va pas par le dos de la cuillère. Une déclaration sur fond de tension familiale qui divise depuis plusieurs jours la famille de Madiba.
Marié trois fois et père de six enfants, dont trois toujours vivants, celui que l’on surnomme affectueusement en Afrique du Sud « le père de la Nation » ne pouvait pas s’attendre à une fin si tragique, marquée par une dichotomie de sa propre famille. Une famille qui l’a déjà enterré vivant et qui pense à se partager les biens de leur ascendant.
« La façon dont notre famille gère cette affaire est contraire à nos coutumes »
La tombe, première pomme de discorde. Une dispute judiciaire a déjà éclaté entre Mandla Mandela, petit-fils aîné de Nelson Mandela et des membres de la famille. Mandla Mandela, âgé de 38 ans, est accusé d’avoir exhumé et déplacé les restes des corps de trois enfants de Nelson Mandela, de Qunu à Mwezo (le village de Mandla Mandela où est né Nelson Mandela).
Son but serait ainsi d’ensevelir Mandela à Mwezo, à côté de ses fils, une fois sa mort et d’y édifier un sanctuaire en son nom. Alors que Madiba a lui-même souligné sa volonté de se faire enterrer à Qunu, où il a fait la majeure partie de son enfance.
Agacés, treize membres de la famille, avec à leur tête Makaziwe Mandela, traînent l’affaire devant le tribunal de première instance et demandent des explications. Mais Mandla refuse de se prononcer sur son geste et joue la carte de l’apaisement. « La façon dont notre famille gère cette affaire est contraire à nos coutumes. C’est une grande déception pour mon grand-père et ses ancêtres », a-t-il laissé entendre dimanche. Et d’ajouter : « Il est important que nous évitions, en tant que famille, de recourir à des actions et des décisions qui porteront atteinte à notre dignité. Au moment où la nation sud-africaine et le monde entier réitèrent leurs prières et leur soutien à Nelson Mandela, la famille doit plus s’occuper de lui et éviter de ternir son nom ».
Une fortune de plus de 1,7 million de dollars
Selon le quotidien britannique, The Guardian.co.uk, citant l’avocat de Nelson Mandela, Bally Chuene, les deux filles de l’ex-président, Makaziwe et Zelani, auraient secrètement modifié en 2005 un acte de fiducie pour avoir accès à la fortune de leur père.
Une attitude qui avait provoqué à cette époque la colère de Nelson Mandela. « Mandela a été choqué. Il était très en colère et voulait à tout prix savoir quand cela s’est produit. Il m’a assuré qu’il n’avait jamais donné son aval », confie Bally Chuene. Ce dernier va plus loin et met ouvertement en cause, Ismail Ayob, l’ex-avocat de Nelson Mandela. Il l’ accuse de comploter avec Makaziwe et Zelani.
Pour le moment, difficile d’évaluer avec exactitude la fortune de Nelson Mandela. Mais, un journaliste à la retraite, qui l’a côtoyé pendant de longues années, estime qu’elle tournerait autour de 1,7 millions de dollars. La famille Mandela a fait du nom de leur père une véritable marque et compte plus de 110 compagnies à travers le monde, selon Beeld Newspaper.