Deux rescapés d’un naufrage qui pourrait avoir fait 500 morts en Méditerranée ont raconté à Athènes leur calvaire, notamment la perte de leurs proches et leur dérive pendant trois jours jusqu’au moment où ils ont été miraculeusement repêchés par un cargo.
Ils ont vu la mort de très près, d’autant que nombre de leurs proches ont péri sous leurs yeux, alors qu’eux ne doivent leur salut qu’à un cargo qui les a repêchés. Il s’agit d’un Somalien et d’un Ethiopien, deux des 41 rescapés d’un naufrage qui pourrait avoir fait 500 morts en Méditerranée, ce week-end.
Ce nouveau drame au large de l’Italie rapporté par le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR) mais dont l’ampleur n’a pas été officiellement confirmée, survient un an après celui qui avait fait 800 morts le 18 avril 2015 au large de la Libye. Il aurait eu lieu en fin de semaine dernière, selon les déclarations des rescapés, secourus par un cargo battant pavillon philippin et arrivés dimanche à Kalamata, dans le sud de la Grèce.
Lors d’une conférence de presse donnée à Athènes, dans un centre d’accueil, Muaz Mahmoud, 25 ans, originaire d’Ethiopie, qui a perdu sa femme âgée de 21 ans et son fils de deux mois, a indiqué qu’ils ont été « abandonnés pendant trois jours en mer sans nourriture ni boissons ». Auparavant, il avait embarqué « dans un bateau de 15 mètres depuis Tobrouk (dans l’est de la Libye) avec 200 autres personnes de diverses nationalités à destination de l’Italie ». Il a affirmé avoir payé 1 800 dollars par personne.
« Après 15 heures de voyage, les passeurs nous ont dit que nous allions être transférés dans un bateau de 30 mètres où il y avait déjà 300 personnes », a ajouté le jeune homme qui précise ors du transfert, a-t-il assuré, « le plus grand bateau a coulé et tout le monde a péri, mon enfant et ma femme (…), nous avons nagé en direction du petit bateau, 41 d’entre nous avons réussi à être sauvés ».
Les rescapés sont 37 hommes, trois femmes et un petit garçon de 3 ans. Selon le HCR, 23 viennent de Somalie, 11 d’Ethiopie, 6 d’Egypte et un du Soudan. Le haut commissariat, qui a interrogé les rescapés, a précisé que les survivants sont ceux qui n’étaient pas encore montés à bord du gros bateau et ceux qui ont réussi à nager jusqu’au plus petit bateau après le naufrage.