La France a lancé vendredi un mandat d’arrêt international contre 9 personnalités sénégalaises dont l’ancien Premier ministre, Mme Mame Madior Boye, dans l’affaire du naufrage du bateau « Le Joola » qui avait fait près de 2000 morts le 26 septembre 2002. Une décision qui a déclenché la colère du gouvernement sénégalais.
Les anciens ministres des Forces armées, Youba Sambou, et des Transports, Youssouf Sakho, ainsi que le chef d’état-major général des armées à l’époque, le général Babacar Gaye, sont l’ancien Premier ministre sénégalais, Mame Madior Boye, concernés par le mandat d’arrêt lancé par un juge du tribunal d’Evry, Jean-Wilfried Noël.
Le mandat d’arrêt est consécutif à une plainte déposée, depuis 2003, par les familles des 22 victimes françaises du naufrage du navire « Le Joola » qui assurait la liaison maritime Dakar-Ziguinchor, dans le sud du pays.
Le gouvernement sénégalais, par la voix du Garde des Sceaux, ministre de la justice, Me Madické Niang, a énergiquement rejeté cette décision, soulignant qu’il allait user de tous les moyens possibles pour s’y opposer.
Le Sénégal se réserve le droit de poursuivre des Français
Le Sénégal se réserve le droit de poursuivre des ressortissants français, a déclaré Madické Niang, en réaction au mandat d’arrêt international lancé par la justice françaises contre des personnalités sénégalaises dont l’ancien Premier ministre, Mme Mama Madior Boye, dans l’affaire du naufrage du bateau « Le Joola ».
Le Sénégal va se donner les moyens d’obtenir l’annulation du mandat d’arrêt, a indiqué le ministre sur les ondes de la radio dakaroise « RFM ». Selon lui, « il n’y a aucun élément probant de responsabilité pouvant permettre d’engager une procédure contre l’ancien Premier ministre et d’autres ministres de la République ».
Le ministre a assuré que le Sénégal « se réservera le droit de faire appliquer la loi de la réciprocité contre des responsables français car des Sénégalais et des Africains sont aussi tués en France ».
Le bateau « Le Joola », qui assurait la liaison Dakar-Ziguinchor avait chaviré dans la nuit du 26 septembre 2002 au large des côtes gambiennes faisant officiellement 1.864 morts et disparus et plus de 2000, selon les associations de familles des victimes. Le bateau avait à son bord plus de 2.000 passagers pour 550 places.
Le gouvernement sénégalais avait clos toutes les poursuites judiciaires et indemnisé les familles des victimes. La justice sénégalaise avait classé le dossier pénal, estimant que seul le capitaine du bateau, mort dans le naufrage, était responsable de l’accident.
Ainsi, le gouvernement sénégalais, se fondant sur cet arrêt, avait clos toutes les poursuites judiciaires et indemnisé les familles des victimes.