Après la nouvelle tragédie de Lampedusa qui a fait ce jeudi quelque 130 morts au cours d’un naufrage, un deuil national a été décrété ce vendredi en Italie. Mais cette décision divise les Italiens.
L’Italie, et tout particulièrement l’île de Lampedusa, est en deuil. Le drame d’un nouveau naufrage, au large de la petite île enclavée entre la Tunisie et l’Italie, qui a fait au moins 130 morts, a ému la communauté internationale. D’autant plus que le bilan pourrait s’alourdir, car sur les 500 personnes présentes dans l’embarcation, 200 d’entre elles manquent toujours à l’appel.
La journée de deuil national décidée jeudi par le président du Conseil, Enrico Letta, après avoir convoqué un Conseil des ministres, divise néanmoins les Italiens. C’est la première fois qu’une telle mesure est prise dans le cadre d’un naufrage, même après le plus gros naufrage dans la région, le 2 juin 2011, qui avait fait 279 morts, rappelle Le Monde.
Alors qu’une minute de silence sera observée dans les écoles et avant tous les matchs de football du championnat, certains Italiens accusent le coup. Ils estiment que l’Italie n’a pas à porter le poids de cette tragédie, car il s’agit là d’un problème européen. « Le deuil national, c’est un devoir. Le problème des migrants, c’est européen, pas italien. Il faut résoudre ça au niveau de l’Europe », lance ce passant au micro d’Europe1. D’autres n’observeront tout simplement pas ce deuil national.
Parfois, des cadavres resurgissent sur les plages en Sicile, comme en témoigne ce Sicilien : « Quelque fois, sur les plages, on trouve des cadavres, des enfants. C’est incroyable ! Nous sommes accueillants, mais on n’en peut plus d’accueillir tous ces pauvres gens qui meurent », ajoute-t-il.
D’après les Nations Unies, tous les passagers étaient Erythréens et étaient partis du port libyen de Misrata.