Natacha Atlas découvre la variété française


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Natacha Atlas
Natacha Atlas

Natacha arrive du Caire avec un nouvel album, Ayeshtini, dans ses bagages. Elle reprend « Ne me quitte pas » de Jacques Brel en arabe et tente de nouvelles adaptations, plus ou moins heureuses. En voulant pénétrer « le marché » français, la belle égyptienne a perdu un peu de son impertinence, dilué sa musique. Dommage. Même si l’album reste de bonne tenue.

La sortie d’un album de Natacha Atlas est toujours un événement. On s’attend toujours à entendre un nouveau son, de nouvelles combinaisons musicales. Ayestini est plein de trouvailles mais sans beaucoup de génie. Et c’est parce qu’on aime, adorer serait plus juste, Natacha, qu’on est exigeant avec elle. Les envolées graves et mélancoliques du oud (luth), les percussions rocailleuses, rappelant la rudesse de la musique paysanne égyptienne, et la voix tour à tour aiguë et grave de la belle égyptienne, recréent l’atmosphère langoureuse qui a toujours imprégné le monde musical de Natacha.

Quand Natacha arabise Brel

Les arrangements de Transgobal Underground, le groupe de ses débuts, où elle chantait et ensorcelait les heureux spectateurs avec ses danses du ventre, sont parfaits. L’influence dub à la basse est toujours présente. La reprise de  » I put a spell on you  » de Screamin’Jay Hawkins est plus heureuse. Natacha étale toutes la variété de sa voix. La langue de Bob Dylan n’a aucun secret pour celle qui a écumé les rues de Northampton. C’est d’ailleurs à Londres qu’elle avait réalisé ses premiers albums Diaspora (1995) et l’excellent Halim (1997). Il est étonnant que Ayeshtini, écrit et réalisé au Caire, soit le plus proche de la variété française, loin, très loin de ses influences technoïdes arabisantes. Les fans de Natacha Atlas risquent d’être déçus par ce virage.

On ne va pas pour autant bouder son plaisir d’écouter les langueurs orientales et les envolées mystiques de la diva du Nil.

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