Un rapport publié par une commission d’enquête du Sénat sur l’impact du narcotrafic en France met en évidence le rôle crucial que jouent certains pays africains dans le réseau mondial de la drogue. L’Afrique de l’Ouest et le Maroc émergent comme des zones stratégiques pour les trafiquants, révélant la complexité et l’ampleur du défi que représente la lutte contre le narcotrafic.
L’Afrique de l’Ouest et Maroc sur la sellette
Le rapport souligne que l’Afrique de l’Ouest, incluant des pays comme le Nigeria, le Ghana, le Sénégal et la Côte d’Ivoire, est devenue une zone de rebond majeure pour le trafic de cocaïne vers l’Europe. Cette région est exploitée par les trafiquants pour acheminer la drogue, profitant de l’instabilité politique et de la faiblesse des infrastructures de surveillance. Les routes du trafic se reconfigurent constamment, s’adaptant aux actions répressives des États et aux nouvelles opportunités qui se présentent.
Le Maghreb, particulièrement le Maroc, est mentionné dans le rapport comme une base arrière essentielle pour de nombreux trafiquants de cannabis de haut niveau. Ce pays sert de refuges sécurisés pour les criminels, leur permettant de mener leurs opérations loin des radars des autorités internationales.
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Le rapport dénonce cette situation, soulignant l’urgence de renforcer la coopération pour démanteler les réseaux de trafic de drogue.
Défaillances de la coopération internationale
Malgré quelques initiatives réussies de partage du renseignement, comme le Maritime Analysis and Operations Centre – Narcotics (MAOC-N), le rapport critique la coopération internationale, jugée défaillante. Il identifie des « trous noirs » dans certains États africains, où la collaboration reste limitée voire inexistante. Cette situation complique considérablement la lutte contre le trafic de drogues, nécessitant des efforts diplomatiques accrus pour convaincre ces pays de s’engager pleinement dans la guerre contre la drogue.
Le rapport appelle à une action internationale concertée pour combattre le narcotrafic en Afrique. Il recommande l’extension du modèle de coopération du MAOC-N à d’autres régions et propose la mise en place de magistrats de liaison européens dans des pays stratégiques comme le Maroc et le Nigeria. L’objectif est de renforcer la surveillance et de faciliter les échanges d’informations pour une réponse plus efficace aux réseaux criminels.
Ce rapport met en lumière l’importance de l’Afrique dans le schéma global du narcotrafic et souligne l’urgence d’une réponse coordonnée et renforcée. Les pays africains, en particulier ceux de l’Afrique de l’Ouest et du Maghreb, sont des pièces maîtresses dans le puzzle complexe du trafic de drogue. Une coopération internationale solide et des actions concrètes sont nécessaires pour endiguer ce fléau et protéger les populations des ravages du narcotrafic.
Pour plus d’informations, consultez le rapport complet de la commission d’enquête.