Le tristement célèbre Imam Ismaël Nanfo Diaby, qui continue de prier dans la langue malinké, a été arrêté de nouveau, ce jeudi, en plein accomplissement de la prière de l’Aïd El-Fitr, à Kankan. Des agents en uniformes de la police nationale guinéenne ont effectué une descente musclée chez l’imam Nanfo, afin de l’arrêter.
Alors qu’il finissait à peine de faire prier ses fidèles en langue malinké, à son domicile à Kankan, à l’occasion la fête de l’Aïd El-Fitr, ce jeudi, imam Nanfo Ismaël Diaby a été arrêté par des agents des forces de sécurité. Ces derniers ont fait irruption dans la cour de l’imam qualifié de récalcitrant avant de l’interpeller en faisant usage de grenades lacrymogènes.
« Ils sont venus faire garer une pickup devant notre cour ce matin. Ils ont dit à mon mari qu’ils sont à la recherche d’un voleur. Ce dernier leur a répondu qu’il n’a pas vu de voleur roder dans les parages. Après, au moment où nous étions en train de terminer la prière ici dans notre domicile, ils sont revenus. Mon mari est resté intact et serein. Nous les femmes, avons été prises de peur et on a couru pour aller dans nos chambres. Le policier, qui est communément appelé Djafodé, est rentré jusque dans nos chambres pour nous gazer et il m’a cogné le front avec le dos de son arme. Ils ont terrorisé tout le monde, en tirant les gaz lacrymogènes. C’est après tout ce tohu-bohu qu’ils sont venus prendre Nanfo et un de ses frères. Ils les ont embarqués de force et sont allés avec eux », a raconté Bintou Diaby à Guinéenews.
Seconde épouse de l’imam Nanfo, Bintou Diaby a également dénoncé une violation de domicile orchestrée pour intimider une fois de plus son mari dans l’exercice de sa foi. « Ils n’ont présenté ni une convocation, ni un mandat de perquisition. Ils sont juste venus et ont tiré les gaz lacrymogènes n’importe comment dans notre domicile. Qu’ils sachent que mon mari ne dénigre personne ici, il n’injurie personne, il respecte les opinions des autres. C’est Dieu qui l’a créé », a-t-elle fait savoir.
Les disciples et proches de l’Imam dénoncent un enlèvement de leur guide religieux et invitent les autorités à tout mettre en œuvre pour que justice soit rendue. Notons que Ismaël Nanfo Diaby a été interdit de prier dans la langue malinké depuis presque un an, mais il n’est pas prêt à arrêter sa pratique.