Le Président ghanéen, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, a été réélue pour un second mandat à la présidence de l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), alors qu’il était en « compétition » avec le chef de l’Etat bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo.
Pour une présidence tournante, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a raté le coche. Et sciemment. Umaro Sissoco Embalo n’a pas fait le poids devant Nana Akufo Addo. Réunis par visioconférence en session extraordinaire, les chefs d’Etats ouest-africains ont préféré le Ghanéen Nana Addo Dankwa Akufo-Addo au Bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, qui devra patienter pour la présidence de l’institution sous-régionale. Une décision consensuelle selon laquelle le président ghanéen Nana Addo Dankwa Akufo-Addo demeurerait à son poste pendant un an de plus en tant que président.
« À cette fin, l’Autorité appelle S.E. Nana Addo Dankwa Akufo Addo, présidente de la République du Ghana, avec le soutien du Comité ministériel ad hoc sur la réforme institutionnelle, pour mener une réflexion sur la question. Un rapport sur ce point sera soumis à la session ordinaire de l’Autorité qui se tiendra en juin 2021. À cet effet, un consensus général s’est dégagé des chefs d’État et de gouvernement sur le fait que S.E. Nana Addo Dankwa Akufo-Addo continue pour un second mandat en tant que Présidente de l’Autorité de la CEDEAO pour superviser la mise en œuvre de la Réforme », indique le communiqué.
Le communiqué a poursuivi avec une reconnaissance particulière à Akufo-Addo pour sa bonne direction. « Les chefs d’État et de gouvernement expriment leurs sincères remerciements à S.E. Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, président de la République du Ghana, président de l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, pour son leadership dans la direction des affaires de la Communauté », note également le même communiqué. Le Ghanéen Nana Akufo-Addo, réélu à la tête du Ghana en décembre dernier, avait pris la présidence de la CEDEAO en septembre 2020.
Le Président ghanéen, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, à ce poste, était en compétition avec le chef de l’Etat bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo, qui n’aura pas fait le poids. Ce dernier, connu pour être allergique aux dirigeants qui confisquent, en modifiant la Constitution de leur pays, n’avait aucune chance dans ce club où les Constitutions taillées sur mesure sont légion. Guinée, Côte d’Ivoire, Togo sont en effet des contre-exemples en matière de démocratie. Si on y ajoutent les pratiques peu orthodoxes au Bénin et le flou total au Sénégal, ont peut comprendre de quoi ont peur les chefs d’Etat de la CEDEAO, en décidant de tenir au silence ce jeune Embalo, qui prône la démocratie en Afrique.
Cette CEDEAO qui bouscule le Mali où la situation est moins chaotique qu’en Guinée ou en Côte d’Ivoire. Si au Mali, le peuple a vu sa volonté exécutée par les militaires qui tentent de contrôler un pays laissé à lui-même et aux djihadistes par un Ibrahima Boubacar Keita qui avait montré ses limites, en Guinée et en Côte d’Ivoire, la démocratie a été piétinée au mépris de la volonté du peuple qui continue de crier sa désolation et de ruminer son amertume, face à des papys qui s’accrochent à leur fauteuil présidentiel. Et c’est justement ces papys qui ont conforté leur pair de papy, le Ghanéen Nana Akufo-Addo (77ans), à la tête de la CEDEAO.