Namibie : Sam Nujoma, icône de l’indépendance, s’éteint à 95 ans


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Sam Nujoma

Sam Nujoma, premier président de la Namibie et figure emblématique de la lutte pour l’indépendance, s’est éteint à 95 ans. Fondateur du SWAPO et leader charismatique, il a marqué l’histoire du pays par son engagement, son leadership et un héritage politique contrasté.

La Namibie pleure l’un de ses plus grands leaders. Sam Nujoma, premier président du pays et figure emblématique de la lutte pour l’indépendance, est mort le 8 février à l’âge de 95 ans. Engagé sans relâche contre la domination sud-africaine et l’apartheid, il s’impose comme le père fondateur de la nation namibienne.

Un combat pour l’indépendance

Né en 1929 dans une famille modeste, Sam Nujoma grandit sous un régime colonial marqué par la ségrégation raciale. Dès son jeune âge, il rejoint le syndicalisme en tant que travailleur des chemins de fer et adhère aux idéaux nationalistes. En 1960, il cofonde la South West Africa People’s Organisation (SWAPO), qui prend les armes contre l’occupation sud-africaine. Contraint à l’exil, il mène une intense activité diplomatique, mobilisant la communauté internationale en faveur de la cause namibienne. Pendant plus de vingt ans, la guerre d’indépendance fait 20 000 victimes avant d’aboutir à la libération du pays.

Premier président d’une Namibie libre

En 1990, la Namibie accède à l’indépendance, et Sam Nujoma devient son premier président. Son charisme et son influence imposent son image de leader respecté, souvent comparé à Nelson Mandela et Robert Mugabe. Pendant quinze ans, il dirige le pays en consolidant l’unité nationale et en affirmant son indépendance sur la scène internationale. Son gouvernement suscite cependant des critiques, notamment en raison de certaines positions radicales sur des questions sociales et politiques.

Un héritage contrasté

Héros national pour beaucoup, Sam Nujoma divise aussi par certaines décisions politiques et prises de position. Opposant farouche à l’homosexualité, il réprime également plusieurs mouvements d’opposition. Son soutien à des leaders controversés comme Robert Mugabe et ses discours virulents contre l’Occident alimentent la polémique. Pourtant, il demeure jusqu’à la fin un fervent défenseur du panafricanisme et un promoteur d’une Namibie forte et souveraine.

Avec sa disparition, la Namibie perd un leader historique, dont l’influence marque encore profondément l’histoire du pays. Le gouvernement a décrété un deuil national pour honorer celui qui restera, aux yeux de nombreux Namibiens, le « père de l’indépendance ».

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