Les électeurs namibiens ont repris le chemin des urnes ce vendredi, après des perturbations majeures qui ont entaché le début des élections présidentielles et législatives.
Ce vendredi 29 novembre, les électeurs namibiens ont repris le chemin des urnes dès 7 heures locales, dans 36 bureaux de vote ouverts pour deux jours. Ces élections présidentielles et législatives, censées refléter la vitalité démocratique du pays, sont marquées par une tension inédite. Les incidents survenus mercredi, avec des fichiers d’attente interminables et une organisation défaillante, ont empêché de nombreux citoyens d’électeur.
L’opposition dénonce une mascarade électorale
Les partis d’opposition ne décolèrent pas. Qualifiant ces élections de « simulacre », ils dénoncent un processus entaché d’irrégularités. Christine Aochamus, secrétaire générale des Patriotes indépendants pour le changement (IPC), a annoncé que les dirigeants de l’opposition se réuniront pour décider d’une position commune face à ce qu’ils perçoivent comme une tentative de manipulation électorale.
Avec 42 % des inscrits de moins de 35 ans, la jeunesse namibienne s’impose comme un acteur clé de ces élections. Cependant, les dysfonctionnements logistiques ont particulièrement affecté cette tranche de la population. Kluivert Muuondjo, étudiant de 21 ans, raconte avoir abandonné mercredi après 12 heures d’attente. Ce vendredi, il s’est levé dès 4h30 pour retenter sa chance, espérant que « tout le monde aura l’opportunité de voter ».
Vers une élection historique pour la Namibie ?
Au-delà des tensions, ces élections pourraient marquer un tournant pour le pays. La candidate du parti au pouvoir, Netumbo Nandi-Ndaitah, aspire à devenir la première femme présidente de la Namibie. Cependant, face à une opposition renforcée et à un mécontentement croissant, un second tour, inédit dans l’histoire namibienne, semble probable.
Fière de sa stabilité et de sa tradition démocratique, la Namibie traverse une crise sans précédent. Les prochaines heures seront décisives pour mesurer l’impact de cette crise sur la légitimité des résultats et l’avenir politique du pays. L’opposition, de son côté, semble prête à contester ces élections, au risque de plonger la Namibie dans une période d’incertitude.