La Cour suprême de Namibie a rendu une décision reconnaissant le mariage homosexuel pour peu que cette union soit célébrée à l’étranger.
Désormais, les personnes du même sexe mariées à l’étranger, mais voulant vivre en Namibie, n’auront plus rien à craindre des autorités. En effet, la Cour suprême de ce pays d’Afrique Australe a rendu, ce mardi, une décision reconnaissant ce type d’union. La haute juridiction a été obligée de se pencher sur la question à la suite des plaintes de couples homosexuels qui s’étaient vu refuser, par le gouvernement namibien, le droit de s’installer sur le territoire comme les couples hétérosexuels. Il s’agit de la Namibienne Annette Seiler qui avait épousé, en 2017, l’Allemande Anita Seiler-Lilles, en Allemagne, et du Namibien Johann Potgieter, qui s’est marié, en Afrique du Sud, avec le Sud-africain Daniel Digashu, en 2015. Pour la Cour suprême, « l’approche du ministère (de l’Intérieur) consistant à exclure les conjoints […] d’un mariage homosexuel valablement conclu […] porte atteinte à leurs droits interdépendants à la dignité et à l’égalité ».
Une décision diversement appréciée
La décision est naturellement saluée dans le rang des plaignants et des personnes LGBTQIA qui y voient une sérieuse avancée dans ce pays où l’homosexualité reste fortement combattue. « Honnêtement, nous étions prudemment optimistes et nous avions de l’espoir. Et nous croyions en notre cas, c’est juste, je suis à court de mots et émue à l’idée que nous obtenions enfin la reconnaissance que la communauté LGBTQIA mérite », a laissé entendre Carli Shickerling, l’avocate des plaignants. Réaction de la même nature chez Linda Baumann, une militante de la cause des homosexuels : « Le verdict et le résultat d’aujourd’hui indiquent clairement que la Namibie s’oriente vers la reconnaissance de la diversité dans ce pays, quel que soit le positionnement politique ou social des personnes ».
Mais comme on pouvait s’y attendre dans un pays où les relations intimes entre personnes du même sexe ne sont pas acceptées, des voies se sont élevées contre l’arrêt rendu par la Cour suprême. En tête des protestataires, il y a le parti Les Combattants pour la liberté économique de Namibie (NEFF, en anglais) qui estime que la Cour suprême impose des pratiques culturelles étrangères aux Namibiens.
Il faut rappeler que l’Afrique du Sud reste le seul pays du continent où les mariages homosexuels sont autorisés, et ceci depuis 2006.