
Avec cette investiture historique à Windhoek, ce vendredi 21 mars 2025 restera gravé dans l’histoire de la Namibie.
Netumbo Nandi-Ndaitwah a officiellement prêté serment en tant que présidente du pays, devenant ainsi la première femme à occuper cette fonction. La cérémonie d’investiture, tenue à Windhoek, a rassemblé plusieurs chefs d’État africains, dont ceux d’Afrique du Sud, d’Angola et de Tanzanie.
Surnommée « NNN », Netumbo Nandi-Ndaitwah succède à Nangolo Mbumba, président intérimaire après le décès de Hage Geingob. Membre influente de la SWAPO, parti au pouvoir depuis l’indépendance, elle a remporté les élections de novembre dernier avec 58 % des voix, malgré des contestations de l’opposition.
Un hommage aux pionnières africaines
Dans un discours sobre et puissant, la nouvelle présidente a tenu à rendre hommage à celles qui l’ont précédée sur le continent, notamment Ellen Johnson Sirleaf du Liberia et Samia Suluhu Hassan de Tanzanie. « Elles m’ont préparé le chemin« , a-t-elle déclaré, avant de saluer la mémoire des figures fondatrices de la Namibie, Sam Nujoma et Hage Geingob.
Elle a aussi profité de l’occasion pour rappeler que son accession à la présidence ne relevait pas d’une simple volonté de parité, mais bien de ses compétences : « Je n’ai pas été élue parce que je suis une femme, mais parce que j’en suis capable. »
Les priorités d’un mandat ambitieux
Déterminée à insuffler un nouvel élan au pays, Netumbo Nandi-Ndaitwah a exposé ses grandes lignes d’action. Son gouvernement mettra l’accent sur la lutte contre le chômage, un fléau qui touche 44 % des jeunes Namibiens entre 18 et 34 ans. L’éducation, la création d’emplois et la réduction des inégalités figureront également parmi ses priorités. Autre point crucial de son programme : la lutte contre la corruption.
Malgré l’enthousiasme qui entoure son accession au pouvoir, Netumbo Nandi-Ndaitwah devra composer avec une opposition qui conteste la légitimité du scrutin. Les Patriotes indépendants pour le changement, principaux détracteurs du régime SWAPO, ont promis de surveiller de près ses actions.
Toutefois, son discours d’investiture se veut réunificateur : « Je servirai tous les Namibiens, quelle que soit leur affiliation politique. » Une déclaration qui, si elle se concrétise par des actes, pourrait renforcer sa position et marquer durablement l’histoire du pays.
Avec cette investiture, la Namibie ouvre un nouveau chapitre sous la direction de sa première femme présidente. Un tournant majeur qui résonne bien au-delà des frontières namibiennes, dans toute la région de l’Afrique australe.