La chanteuse guinéenne Namassa Dioubaté est de retour avec un troisième album, « Ni mandi », aux sonorités très métissées. La griotte à la voix chaude marie harmonieusement la musique traditionnelle mandingue au zouk, jazz, reggae et groove. Un cocktail agréable à écouter qui donne une touche d’originalité à son nouvel opus.
Puissante, suave, énergique, la voix de Namassa Dioubaté est inoubliable. À trente trois ans, la chanteuse phare de la Guinée a relevé son défi en mêlant dans son nouvel album Ni Mandi des sonorités modernes aux rythmes traditionnels de la musique mandingue.
Actuellement en tournée dans plusieurs régions de France, la diva s’est produite au mois de juin dernier à Massy Palaiseau dans le département du 94, lors d’un concert donné en plein air, sur la place de l’opéra. L’occasion pour les centaines de personnes présentes de découvrir les 13 titres de son album, parrainé par le label Tchechouka. « Je suis très fière de cet album car je voulais que tout le monde puisse s’y retrouver. Il y a du reggae, du jazz, du zouk, de l’afro-beat, les sonorités sont très variées », explique-t-elle. « D’ailleurs mon groupe, dont mon mari fait parti, n’est pas composé que d’artistes qui jouent de la musique traditionnelle. Il y a aussi des Français, notamment un batteur, un bassiste et un pianiste ». La griotte a également eu l’occasion de montrer son talent lors de la nuit des divas africaines au Zénith de Paris en 2009, aux côtés de la chanteuse malienne Oumou Sangaré et d’autres figures féminines de l’Afrique.
La jeune femme aborde des thèmes variés dans ses textes. Elle parle en général des rapports humains, de l’importance de la famille, des valeurs et traditions africaines. « Ni mandi, le titre de mon album signifie en mandingue si une personne te veut du mal éloigne toi d’elle ». Elle fait ainsi référence « au manque de solidarité de certains proches qui au lieu de s’entraider se font du mal à cause de la jalousie ».
La musique une histoire de famille
La chanteuse guinéenne baigne dans la musique depuis son plus jeune âge. « Je suis issue d’une grande famille de griots. A la maison tout le monde chantait. Mais très tôt on s’est aperçu que je chantais mieux que mes frères et sœurs et mon père m’a encouragé à poursuivre dans cette voie ». Elle a commencé à se produire dans la région de Kankan, sa région natale, avant d’intégrer à sa majorité plusieurs groupes en tant que choristes dans la capitale guinéenne Conakry. En 1998, elle quitte la Guinée pour la Côte d’Ivoire où elle retrouve son frère qui l’aide à produire son premier album, « Kanson », au studio JBZ à Abidjan. C’est aux côté de son mari Moriké Kouyaté, guitariste et compositeur à la renommée internationale, qu’elle enregistre son deuxième album « Benita Wati » en 2004 à Paris, au studio Kos abd Co. « J’ai rejoint mon mari en France en 2002 pour vivre avec lui. C’est quelqu’un qui me soutient beaucoup. D’ailleurs je lui ai même consacré une chanson dans mon album ».
L’année 2002 est une année clé dans la vie de la chanteuse, qui prend un autre tournant. Elle entame des tournées européennes et partage l’affiche avec Sékouba Bambino, considéré comme l’un des plus grands représentants de la musique mandingue contemporaine.
En Guinée, Côte d’Ivoire, et au Mali, Namassa Dioubaté n’est plus à présenter. Mais désormais la griotte ambitionne de parcourir le monde pour faire connaître sa musique. « Je veux devenir une chanteuse de renommée internationale. C’est la raison pour laquelle j’ai modernisé ma musique pour que tout le monde puisse l’écouter », dit-elle. Après l’Europe pourquoi ne pas se produire aux Etats-Unis ? Un projet qu’elle compte bien mener à bien.