Naglaa Ali Mahmoud, première dame égyptienne qui ne se dévoile pas


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La première dame égyptienne Naglaa Ali Mahmoud a un style bien différent de celles qui l’ont précédée. L’épouse du président égyptien, Mohamed Morsi, voilée de la tête aux pieds, compte bien continuer à vivre dans l’ombre de celui qu’elle a épousé à l’âge de 17 ans. Discrète, elle souhaite être qualifiée de « première servante du peuple » et non de première dame. Qui se cache derrière cette musulmane conservatrice ? Portrait.

Ni vernis à ongles, ni maquillage. La première dame égyptienne Naglaa Ali Mahmoud refuse toute coquetterie. Le visage rond, elle porte de grosses lunettes rectangulaires. Un style qui contraste avec celui de celles qui l’ont précédée. Elle est la première dame égyptienne à porter le voile. L’ex-première dame, l’élégante Suzanne Moubarak, épouse de Hosni Moubarak, soignait son image à la perfection. Au contraire, la femme du nouveau président égyptien, le Frère musulman Mohamed Morsi, se moque bien de tous ces petits détails. Couverte de la tête au pied, elle arbore fièrement son voile de couleur souvent sobre.

Discrète et réservée

Agée de 50 ans, Naglaa Ali Mahmoud n’est pas bavarde. Discrète, elle est peu encline à faire face aux médias qui la mettent plutôt mal à l’aise. Elle sait qu’elle doit s’y habituer et prendre ses marques. Une tâche loin d’être aisée. « Je sais que cela sera difficile car je ne ferai pas l’unanimité. Si je commence à jouer un rôle actif, à m’occuper d’associations caritatives, on me comparera à Suzanne Moubarak et si je reste calfeutrée à la maison, certains affirmeront que le président égyptien refuse que son épouse apparaisse devant les autres hommes, car c’est ainsi chez les islamistes », a-t-elle confié au journal du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), allié politique des Frères musulmans.

Cette musulmane conservatrice, mère de cinq enfants, s’est mariée à son cousin Mohamed Morsi à l’âge de 17 ans, alors que lui en avait 28. Elle affirme être comme toutes les autres Egyptiennes, souhaitant continuer à s’occuper de son foyer et vivre dans l’ombre de son mari. D’ailleurs, elle n’approuve pas qu’on la nomme « première dame », préférant le surnom de « première servante du peuple » ou encore la « oum d’Ahmed » (mère d’Ahmed), du nom de son fils ainé, selon le New York Times. Naglaa Ali Mahmoud refuse également de vivre dans le palais présidentiel, où résidaient Hosni Moubarak et son épouse, souhaitant plutôt occuper une grande maison au Caire pour accueillir les visiteurs. Un univers qui diffère de celui de Suzanne Moubarak. L’ex-première dame, de mère britannique, était considérée comme arrogante, vaniteuse, autoritaire et bien trop éloignée de la dure réalité du quotidien des Egyptiens.

Des Egyptiens partagés sur leur première dame

Les Egyptiens découvrent donc peu à peu leur nouvelle première dame, peu commune. Ils sont partagés sur sa personnalité. Il n’a pas fallu longtemps pour voir des commentaires pleuvoir sur les réseaux sociaux. Pour ses partisans, sa discrétion et sa simplicité symbolisent la révolution égyptienne. Le fait qu’elle soit voilée et mère au foyer sont des atouts car « cela prouve qu’elle est une des nôtres », affirme une internaute. Un responsable Frère musulman lui a également prêté main forte, arguant qu’elle ne porte pas le nom de son mari, une preuve d’affirmation de soi, selon lui. Un avis loin d’être partagé par ses détracteurs, qui pointent du doigt son manque cruel d’élégance et de charisme. D’autres vont encore plus loin, soulevant la question de son faible niveau d’éducation et le fait qu’elle n’ait pas de diplôme universitaire.

De multiples questions continuent de trotter dans la tête des Egyptiens concernant l’épouse de Mohamed Morsi : serrera-t-elle la main des chefs d’Etat ou personnalités importantes en visite dans son pays ? Sera-t-elle assise à la même table qu’eux lors d’un diner ? Pourra-t-elle se déplacer seule ou participer à des évènements sans son mari ? Tant d’interrogations qui montrent que la première dame égyptienne intrigue. Mais les Egyptiens vont devoir contenir leur curiosité. Naglaa Ali Mahmoud n’est pas prête de se dévoiler.

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