Dans son éditorial du 24 août, le tabloïd américain New York Post demande le renvoie de Nafisatou Diallo dans sa Guinée natale, par le premier avion.
Le New York Post a publié jeudi 24 août un éditorial sous le titre : « Plus la bienvenue chez nous ». Un message destiné à Nafissatou Diallo qui est priée de quitter les Etats-Unis, par le premier avion. Le journal précise néanmoins qu’il ne défend pas Dominique Strauss Kahn (DSK), cet homme marié de 62 ans « incapable de garder son pantalon zippé » et sur lequel plane, en France, une autre accusation de viol portée par l’écrivaine Tristane Banon. Le New York Post indique que l’abandon des charges contre DSK donne matière à qualifier les accusations de Nafissatou Diallo de mensonges. Mardi 23 août, l’ancienne plaignante affirmait encore avoir été violée par DSK le 14 mai au Sofitel de New York. « Il est clair que les preuves essentielles prouvant l’usage, la force et l’absence de consentement reposent uniquement sur la déposition de la plaignante », déclare le New York Post.
Des poursuites pour parjure ?
Le journal s’interroge sur la possibilité de poursuivre Nafissatou Diallo pour parjure. Le procureur Cyrus Vance ne s’est pas encore prononcé sur cette éventualité. Ceci dit, le Tabloïd ne manque pas de rappeler les mensonges de la femme de chambre sur son passé et sur son changement de version intervenu à trois reprises dans cette affaire. Il fait également allusion à la manière dont elle s’est débrouillée pour obtenir le sésame pour vivre aux Etats-Unis, affirmant sur sa demande d’asile qu’elle avait été violée dans son pays d’origine. Il remonte même jusqu’à une fausse déclaration d’impôt qu’elle a faite en y inscrivant un second enfant fictif à charge, une fausse déclaration sur ses revenus pour obtenir un logement subventionné, de grosses sommes d’argents virées sur son compte, son appartement dans une résidence pour patients séropositifs, alors qu’elle n’est pas malade. Selon le New York Post, tous ces motifs sont suffisants pour la poursuivre pour parjure et l’expulser.
Et même si la plupart des spécialistes s’accordent à dire que Nafissatou Diallo ne sera à priori pas poursuivi par le procureur Vance, trois avocats aux barreaux de Paris et New York, questionnés par Le Nouvel Observateur, reviennent sur ces possibilités. Selon Ron Soffer, le procureur a eu suffisamment d’éléments pour abandonner les charges contre DSK. Mais en a-t-il autant pour traduire Nafissatou Diallo devant la justice ? « Les probabilités sont faibles que le procureur la poursuive car il a tout simplement peu d’intérêt à le faire », confirme Marc-Pierre Stehlin. Toutefois, une action de l’administration américaine pourrait être engagée. Etant donné qu’aux Etats-Unis les demandes au gouvernement se font sous serment, il est possible que l’administration, soit fédérale, soit au niveau de l’Etat de New York, selon Xavier Thouvenin, décide de la poursuivre pour parjure, lit-on sur le Nouvel Observateur.
Et DSK ?
DSK pourrait engager une action en justice à l’encontre de Nafisatou Diallo. Cependant, les chances pour qu’il prenne une telle décision sont minimes, estime le Nouvel Observateur. Cela rouvrirait le débat, ce qui serait une aubaine pour Kenneth Thompson, l’avocat de Nafisatou Diallo, et DSK devra de nouveau répondre à une série de questions. D’autant plus que le fait d’avoir abandonné toutes les charges contre lui ne revient pas à dire qu’il est innocent, rappelle Xavier Thouvenin. Pour l’heure, l’ex-patron du Fonds monétaire international a récupéré son passeport jeudi, sans avoir dévoilé sa date de retour en France. Après l’abandon des charges, mardi, il avait déclaré avoir « hâte de rentrer dans son pays », avant d’ajouter qu’il avait « encore quelques petites choses à faire avant de pouvoir partir ».
