Les Tchadiens iront voter ce week-end pour élire un nouveau président. L’actuel chef d’Etat, Idriss Deby, est convaincu de sa réélection au premier tour, alors que l’opposition prépare le second tour en décidant de présenter un candidat unique.
» Le temps est lourd, à l’orage, à N’Djaména. Tout le monde retient son souffle. Il y a de l’électricité dans l’air « , s’inquiète Omar Hassan, » militant démocrate « . Les présidentielles tchadiennes, dont le premier tour se déroulera dimanche prochain, sont ouvertes, indécises. L’actuel président, Idriss Deby, dix après avoir renversé Hissene Habré par les armes en 1990, brigue un second et dernier mandat de cinq ans. Il ne doute pas de sa réélection. » Nous passerons sans nul doute au premier tour, pour la simple raison que nous sommes le seul candidat qui a présenté un programme à la population et qui s’est engagé vis-à-vis du peuple tchadien en termes de contrat de confiance « . Rien n’est moins sûr. L’opposition prépare déjà le second tour et a décidé de présenter un candidat unique.
Atout pétrole
» Je vois mal Idriss Deby gagner ces élections, et encore moins au premier tour. Il a un bilan négatif et ses principaux alliés, notamment Ibn Oumar Mahamat Saleh, chef du Parti pour les Libertés et le Développement (PLD), l’ont laissé tomber. Idriss Deby est aujourd’hui un homme seul « , diagnostique un éditorialiste tchadien. Le parti du président, Mouvement patriotique du salut (MPS), a du mal à mobiliser les citoyens tchadiens. Les meetings du MPS sont désespérément boudés tandis que ceux de l’opposition attirent plein de monde. Le bandeau rouge qu’exhibent les militants de l’opposition est en passe de devenir une mode à N’Djamena. Un signe de défiance vis-à-vis du pouvoir, un signe de reconnaissance politique et sociale.
Le pétrole aiguise les appétits. Le Tchad a obtenu en mai 2000 le feu vert de la Banque mondiale pour l’exploitation du pétrole de Doba. Mais cette manne financière profitera-t-elle à tous les Tchadiens ? L’opposition soupçonne le président et ses proches de vouloir accaparer ces richesses et appelle à sortir dans la rue si le président est réélu dès dimanche.