Mystérieux détenus


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Depuis les événements du 11 septembre dernier, environ 200 ressortissants égyptiens sont détenus aux Etats-Unis. Mais pour l’instant personne n’a pu percer le mystère de leur identité, de leur lieu de détention ou encore de leur acte d’accusation.

Depuis les événements du 11 septembre dernier, environ 200 ressortissants égyptiens sont détenus aux Etats-Unis dans le cadre de l’enquête sur ces attentats. Mais personne n’est en mesure d’affirmer qu’ils sont tous impliqués dans les événements.  » La plupart de ces présumés coupables n’ont rien à voir avec les attentats contre le World Trade Center. Ce sont des personnes qui n’ont pas de carte de séjour ou qui ont des problèmes avec l’immigration, des clandestins en somme « , affirme Hafez Abou Saada, le président de l’Organisation Egyptienne des Droits de l’Homme (OEDH).

Loi martiale

En principe, les immigrés clandestins ne risquent pas de graves sanctions pénales mais Hafez Abou Saada est convaincu que, suite aux événements, le gouvernement américain va utiliser tous les moyens pour obtenir des informations sur les terroristes, comme l’a déclaré récemment John Asshcroft, le secrétaire d’Etat à la justice américain. De plus, le président de l’OEDH ne nie pas que dans le lot des suspects détenus il y ait effectivement des personnes en rapport avec le terrorisme. Mais là aussi il mène son combat.

Le président George W Bush a, il est vrai, signé le 13 novembre un décret autorisant la comparution des accusés étrangers dans des actes de terrorisme devant des cours militaires. C’est dans ce cadre d’ailleurs qu’Ahmad Omar Abdelrahmane, le fils du guide spirituel de l’organisation clandestine de la Jamaa Islamiya, incarcéré aux Etats-Unis, sera prochainement présenté à la justice militaire.  » Or cela est totalement contraire aux droits de l’homme. Les Etats Unis qui critiquaient les procès en cour martiale en Egypte font, au final, exactement la même chose « , s’indigne Hafez Abou Saada.

Indifférence générale

Alertée au départ par différentes organisations de défense des droits de l’homme à New York et Washington, l’OEDH se mobilise aujourd’hui pour pouvoir entrer en contact avec les détenus mais ses diverses demandes sont restées lettres mortes.  » Nous avons contacté l’ambassade des Etats-Unis afin qu’elle nous fournisse une liste complète et détaillée avec le nom des détenus et leur lieu d’incarcération mais elle ne nous a fourni aucune réponse. Quant au gouvernement égyptien, nous l’avons informé de la situation et attendons qu’il réagisse « , confie, impatient, Hafez Abou Saada. Le combat continue.

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