Fonio, bissap, karité ou lait de chamelle, l’Afrique recèle beaucoup d’aliments qui restent largement méconnus en occident. Chaque produit, couramment utilisé dans les pays sahéliens, dispose pourtant de puissantes vertus nutritives ou curatives.
Que l’on propose à un occidental un jus de bissap, une motte de beurre de karité, une galette de fonio ou un verre de lait de chamelle et il aura, à coup sûr, l’impression d’être un Marco Polo du goût. Car il s’aventurera dans l’univers de saveurs inconnues. La découverte. Ces produits font en fait partie intégrante du quotidien de tous les pays de l’Afrique du Sahel, le Sénégal, le Mali, la Mauritanie, le Tchad, le Burkina, le Niger ou le Soudan. Utilisé pour des besoins alimentaires, pour leurs vertus curatives ou même en cosmétique, chaque produit recèle des qualités largement sous-exploitées.
Le bissap : ingrédient ou colorant
Le bissap, encore appelé l’oseille de Guinée, est connu pour son jus acre ou sucré à la même robe que le vin. Il s’accommode en sirop, thé, confiture et même en bière. On le retrouve aussi en épinard dans la préparation, par exemple, du traditionnel thiéboudienne sénégalais (plat à base de poisson et de riz). Chargé d’acides organiques, la plante qui ne craint pas la chaleur, peut être cultivée à n’importe quelle période de l’année. Le problème est que son exploitation reste artisanale. Le bissap est d’ordinaire planté uniquement en bordure des champs pour délimiter les parcelles. La plante et son rouge naturel trouvent une autre utilisation dans l’industrie alimentaire comme colorant.
Le fonio l’ancienne céréale de luxe
En couscous, beignets ou farines, le fonio est l’une des grandes céréales d’Afrique francophone. Facile à digérer, elle est recommandée aux diabétiques. Longtemps considéré comme un produit de luxe – il fallait près de deux heures pour piler deux kilos de graines, le fonio a connu une véritable démocratisation en 1993 avec l’invention du décortiqueur de Sanoussi Diakité. Une machine mise au point par cet enseignant de Dakar pour épargner le long labeur du pilage. Lire une histoire du fonio
Le karité, produit miracle
Répondant au nom scientifique et barbare de butyrospermum paradoxum parkii, l’arbre à karité peut vivre jusqu’à 150 ans. C’est de son fruit, l’amende, que l’on extrait le précieux beurre multi-usages. S’il est la principale source de graisse pour les Maliens ou les Burkinabé, on le retrouve sous forme de savon ou de lait de toilette. Ses vertus hydratantes et adoucissantes sont unanimement reconnues en cosmétique, tandis qu’en pharmacie il est un puissant traitement contre les brûlures. Lire Dans la cuisine africaine, le beurre de karité n’est pas seulement bon pour la peau
Le lait de chamelle faible en cholestérol
Le lait de chamelle est principalement un aliment de nomades. Une chamelle, outre sa résistance légendaire, peut produire jusqu’à 6 litres de lait par jour. Un lait, riche en vitamine C, qui contient 40% de cholestérol de moins que celui de la vache. A côté de sa consommation classique, il est également indiqué pour traiter l’obésité, soigner les diarrhées ou les maladies de peau. Il ne bénéficie pas encore de véritables circuits d’exploitation mais des expériences été tentées en Mauritanie et en Tunisie devraient faire des émules.