Levy Mwanawasa, candidat du parti au pouvoir à la présidentielle du 27 décembre dernier, a été proclamé mercredi troisième président de la Zambie. L’opposition a boycotté la cérémonie et dénonce les nombreuses fraudes qui ont entaché le scrutin.
» Voter pour Mwanawasa, c’est voter pour le troisième mandat de Chiluba « . Ce slogan de l’opposition a pris tout son sens ce mercredi, alors que Levy Mwanawasa, le candidat du parti au pouvoir, a été proclamé troisième président de la Zambie et investi par le président de la Cour suprême au cours d’une cérémonie. Pour ses opposants, ce brillant avocat de 53 ans n’est qu’un homme de paille, une marionnette aux mains du président sortant Frederick Chiluba dont il a été le vice-président de 1991 à 1994.
Plus de 3 000 partisans de Levy Mwanawasa, du Mouvement pour la démocratie multipartite (MMD), avaient fait le déplacement à Lusaka pour l’occasion tandis que les partis d’opposition avaient appelé au boycott de la cérémonie d’investiture. Mardi, des milliers de Zambiens avaient manifesté devant la Cour suprême et devant la Haute cour pour protester contre le déroulement de l’élection et contester les résultats.
Fraude à grande échelle
Selon les derniers résultats provisoires portant sur 97% des bulletins, Levy Mwanawasa devance Anderson Mazoka, du Parti uni pour le développement national (UPND – opposition), de 12 656 voix seulement. Il remporte 30% des suffrages, contre 29,6% pour son rival. Sur les onze candidats en lice, Christon Tembo du Forum pour la démocratie et le développement (FDD) obtient 14,3% des voix et Tilyanji Kaunda, 10,3%.
Sept partis d’opposition ont dénoncé des fraudes électorales, soulignant les nombreuses irrégularités qui ont entaché la présidentielle et les scrutins législatifs et locaux qui se déroulaient tous le 27 décembre. Christon Tembo a notamment accusé le pouvoir d’avoir mis des agents dans les bureaux de vote pour mettre en place une fraude à grande échelle et a déclaré que » tout gouvernement qui arrivera au pouvoir après cette élection sera illégitime « .
Même si les observateurs nationaux et internationaux ont eux aussi émis des doutes quant à la totale transparence lors du déroulement du scrutin et du dépouillement, il est encore trop tôt pour faire appel. En effet, la constitution zambienne n’autorise un appel contre le résultat d’une élection que quatorze jours après la proclamation de ce résultat.