La nomination de Moustapha Niasse, qui a dirigé la diplomatie sénégalaise pendant onze ans, n’a pas créé de surprise.
Moustapha Niasse est un pur produit du système-PS (Parti Socialiste) qui a gouverné le pays depuis l’indépendance. Directeur de cabinet dès 1970 de l’ancien président Senghor, il sera successivement ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Environnement puis des Affaires étrangères en 1979. Il occupe brièvement le poste de Premier ministre après l’arrivée d’Abdou Diouf au pouvoir en 1981, et sera exclu du PS en 1999, suite à un violent réquisitoire contre la politique du Président.
Il crée il y a sept mois l’Alliance des Forces de Progrès (AFP). C’est en tant que leader de ce parti qu’il se porte candidat au premier tour de la présidentielle du 27 février. Arrivé en troisième position avec un peu plus de 17% des voix, il a par la suite rallié Me Abdoulaye Wade au sein d’un front pour l’alternance (FAL), et soutenu sa candidature en demandant le report des voix en sa faveur. Ce report a été décisif pour la victoire au second tour de Me Wade, qui avait annoncé dès le lendemain du premier tour, son désir de nommer Mustapha Niasse en cas d’accession au pouvoir.
Le Premier ministre a commencé dimanche les consultations en vue de la formation d’un » gouvernement restreint, méthodique et de travail « , qui devrait être connu ce soir : » le gouvernement de l’alternance « . La presse sénégalaise évoque à ce sujet les négociations difficiles entre le nouveau Président et son Premier ministre, ce dernier ayant protesté contre le décret nommant Idrissa Seck ministre d’Etat, directeur du cabinet du Président de la République.