Pierre Akendengué, figure emblématique de la musique gabonaise et africaine, vient de signer son vingtième album, intitulé Destinée, enregistré chez Lusafrica. L’album a été présenté lundi à Libreville, à l’Institut français du Gabon.
(De notre correspondant)
D’une fraîcheur savoureuse, le nouvel album de Pierre Akendengué, Destinée, déploie une grâce féminine et dansante en alliant avec pertinence douceur et mordant. Ce nouvel opus, enregistré entre Libreville et Paris, a été réalisé avec François Bréant, styliste sonore de beaux projets discographiques avec Salif Keita, Sekouba Bambino ou Bako Dagnon,
Le timbre clair et toujours juvénile du chanteur (70 ans cette année), les chœurs de femmes, la fluidité des mélodies suggèrent une atmosphère sereine et détendue à l’album. Il est composé de 12 titres, entre autres : Destinée, Eningo, Luanda, Ma forêt, Mama y’oma, Taper le diable et Y’a plus de péché, qui sonnent comme des flèches dans un monde dominé par le mal. L’artiste sensible, sensibilise et invite le monde à plus de paix, d’amour et de fraternité.
Du premier titre (Destinée) au dernier (Dongwambaya), Pierre Akendengue évoque une variété de thèmes dont la souffrance, la séparation, l’amour, le pardon, la liberté et la rumeur. L’artiste a affirmé dans ce 20e album son engament pour la protection de l’environnement et des forêts, notamment dans le titre Ma forêt où il dénonce la pollution et l’insalubrité. « On veut faire de ma forêt une poubelle. C’est pas normal. C’est immoral », lance-t-il.
Dans Mama y’oma l’artiste fait appelle aux sentiments de l’enfance en montrant avec poésie et emphase le lien mystique et puissant qui lie l’enfant à sa mère. « La mère est un médicament, un antidote contre tout mal. Quand elle vient, c’est le bonheur. Quand elle s’éloigne, tout chavire », signe M. Akendengue.
Bref Pierre Akendengue chante en français et myéné, sa langue natale, les souvenirs d’enfance, la chasse aux papillons et la pêche en pirogue, mais glisse également quelques avertissements et rappels à l’ordre, en dénonçant la corruption et les prédateurs, la pauvreté et les désastres écologiques.
Il a été en concert à l’Institut français du Gabon, à Libreville, les 31 mai et 1er juin 2013, l’occasion pour le musicien de présenter son nouvel album au public gabonais.