Les rumeurs d’achat de Telkom-Kenya, la compagnie nationale des télécommunications par Robert Murdoch inquiètent Nairobi. Pour s’y opposer, on invoque l’intérêt public et … l’exemple américain.
Le géant des médias Robert Murdoch lorgnerait sur le marché de Telkom-Kenya La compagnie nationale de télécommunications est en effet à vendre, suivant les recommandations de la Banque Mondiale.
Mais à Nairobi, avant même que les politiques aient pris une quelconque décision, l’affaire vire à la polémique. » Pour des raisons politiques et des considérations relatives à la souveraineté nationale, la structure de régulation américaine a refusé à cet homme de devenir le leader médiatique des USA, tant qu’il n’adoptait pas la nationalité américaine. Ce qu’il a été contraint de faire en 1985 « , note le quotidien » The East-African « . » Si un
leader du capitalisme global, comme les Etats-Unis, s’oppose à l’hégémonie d’un tel magnat pour des raisons aussi peu économiques, pourquoi la Banque Mondiale devrait-elle punir le Kenya si celui-ci refusait de vendre son opérateur national à cet acquéreur ? « , s’interroge le grand quotidien kenyan.
Intérêt public ennemi de la transparence ?
D’ailleurs, en 1995, l’Australo-américano-britannique a également dû se résoudre à laisser échapper la chaîne américaine Ford Broadcasting Company… Au nom de l’intérêt public. Toujours à l’intention du grand argentier de la planète, le journal kenyan fait valoir que les critères de transparence concernant le futur acquéreur de Telkom-Kenya, sont à replacer du point de vue de ceux qui les imposent. Après tout la compagnie automobile italienne FIAT n’a-t-elle pas figurée sur la liste noire du gouvernement américain pour ses relations
commerciales avec la Libye ?
Pour les opposants à cette acquisition, l’objection de l’Etat kenyan au nom de l’intérêt de ses concitoyens mériterait considération de la part des instances de privatisation. D’autant que les exemples d’acquéreurs étrangers peu recommandables, qui ont su profiter des privatisations, pour faire main basse sur des secteurs clés des économies africaines ne manquent pas. L’East-African cite le cas de la Banque commerciale ougandaise, le plus gros établissement du pays. Laquelle fut confiée à un groupe malaysien insolvable !