Municipales à Madagascar : un enjeu clé pour l’opposition


Lecture 3 min.
Vote
Vote

Ce mercredi, plus de 11 millions d’électeurs malgaches sont appelés à renouveler les autorités municipales dans les 1 695 communes du pays. Il s’agit du dernier des trois scrutins organisés, après la Présidentielle et les Législatives. Pour l’opposition, ces élections représentent une occasion de maintenir ou reprendre le contrôle de villes stratégiques, un moyen de peser contre le pouvoir en place. Quant au gouvernement, il voit ce scrutin comme l’opportunité de consolider son autorité.

Des tensions à l’ouverture des bureaux de vote

Les bureaux de vote devaient ouvrir à 6 heures du matin, mais des retards ont été constatés dans certains secteurs, créant un climat de tension. À Antananarivo, certains bureaux ont ouvert à temps, avec des électeurs formant des files d’attente, notamment en Haute ville. Cependant, à proximité du marché d’Analakely, des retards ont eu lieu au Lycée public Jean-Jacques Rabearivelo, où les premiers votes n’ont commencé qu’après 6h20. Des accrochages ont même eu lieu entre les électeurs et les responsables des bureaux avant l’ouverture.

Les retards et tensions ont été exacerbés par des irrégularités dans les procédures de vote. Certains bureaux ont vu des responsables absents ou des chefs de fokontaany intervenant de manière inappropriée. Un incident notable a été la signature prématurée des bulletins de vote, sans respect du tirage au sort entre les accesseurs. Cette situation a alimenté la colère de nombreux électeurs, certains qualifiant le processus de « biaisé » et accusant le gouvernement de manipuler les résultats. Malgré ces tensions, la situation s’est calmée vers 7 heures, bien que l’ambiance reste électrique à Madagascar.

Un scrutin important pour la stabilité du régime

Ces Municipales représentent un défi important pour le Président Andry Rajoelina, déjà soutenu par une Assemblée et un Sénat favorables. Avec des candidats dans presque toutes les communes, y compris dans 70 sans concurrence, le régime cherche à affirmer son contrôle. Cependant, les grandes villes, fiefs traditionnels de l’opposition, pourraient être des foyers de contestation, notamment en raison de problèmes économiques comme l’inflation et les pénuries de services de base.

Après avoir boycotté la Présidentielle de 2023 et échoué aux Législatives, l’opposition mise sur ce scrutin pour regagner des parts de pouvoir, notamment dans la capitale. Antananarivo est un enjeu symbolique, car elle est souvent perçue comme un tremplin vers la présidence. L’opposition espère que ces élections permettront de revitaliser sa base et de reconquérir une légitimité face à un gouvernement qui reste très centralisé.

Participation et abstention : un scrutin incertain

Les observateurs suivront de près la participation à ces élections, d’autant que l’abstention a été élevée lors des précédents scrutins. En 2019, 59% des électeurs avaient choisi de ne pas voter. Les deux camps cherchent à mobiliser leurs électeurs, mais la participation semble timide, ce qui pourrait influencer le résultat de ce scrutin décisif.

Avatar photo
Très attaché à l’Afrique Centrale que je suis avec une grande attention. L’Afrique Australe ne me laisse pas indifférent et j’y fais d’ailleurs quelques incursions
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News