À Madagascar, les municipales tournent à la controverse alors que le clan Ravalomanana accuse la CENI de fraude électorale. Entre résultats contradictoires et tensions croissantes, la démocratie malgache vacille sous le poids des soupçons.
Les municipales à Madagascar, censées refléter la volonté populaire, se retrouvent entachées de controverses. Le clan Ravalomanana, à travers son candidat Tojo Ravalomanana, conteste fermement les résultats provisoires proclamés par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). Des accusations de fraude et des chiffres contradictoires ont plongé le pays dans une crise politique, mettant en lumière les fragilités de son système démocratique.
Résultats contradictoires et accusations de fraude
La proclamation progressive des résultats par la CENI a rapidement soulevé des questions. Tandis que les chiffres provisoires donnaient Harilala Ramanantsoa, candidat de la majorité présidentielle, en tête avec 43,24 % des voix dans la capitale, l’opposition affirme avoir collecté des preuves démontrant une victoire de Tojo Ravalomanana. Transparency International s’interroge : « Mais à quels résultats faut-il donc se fier ? », une question partagée par de nombreux citoyens.
Marc Ravalomanana, ancien président et père du candidat Tojo, ne mâche pas ses mots. Lors d’un rassemblement réunissant 300 partisans, il a déclaré un verrouillage du pouvoir par le régime actuel. « Nous n’allons jamais accepter ces résultats », at-il martelé, appelant ses soutiens à rester mobilisés. Le TIM mise pour l’instant sur les recours déposés auprès des tribunaux administratifs, mais la frustration grandit au sein de ses rangs.
Une participation en hausse, mais une confiance en berne
Avec un taux de participation national de 48,79 %, supérieur à celui des élections municipales de 2019, les électeurs ont montré un intérêt renouvelé pour ces scrutins. Cependant, la diffusion de résultats contradictoires et les accusations de manipulation électorale risquent de fragiliser davantage la confiance des citoyens envers les institutions.
La CENI justifie les anomalies par un prétendu piratage de son système. Une explication rejetée par l’opposition qui pointe des irrégularités flagrantes et une menace pour la démocratie. L’opposition craint que ces élections ne soient qu’une étape supplémentaire dans l’érosion de l’alternance démocratique sur la Grande Île.