L’appel des dirigeants des pays d’Afrique Australe n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. En effet, suite à la « sommation » servie par la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), visant à faire repousser la date des élections générales au Zimbabwe, Robert Mugabe a réagi en demandant au Conseil constitutionnel de reporter les élections.
A l’issue d’un sommet de l’organisation qui s’est tenu le 15 juin dernier dans la capitale mozambicaine, le Secrétaire général de la SADC avait déclaré qu’« il est nécessaire que le gouvernement du Zimbabwe demande à la Cour constitutionnelle un délai ultérieur au 31 juillet pour la tenue des élections présidentielles et législatives ». Injonctions qui ont eu l’assentiment de Robert Mugabe. Initialement prévues pour le 31 juillet, les élections présidentielles et législatives zimbabwéennes pourraient être repoussées au mercredi 14 août prochain. Cela fait suite à la demande adressée par Robert Mugabe à la Cour constitutionnelle. L’annonce a été faite ce mercredi 19 juin, par Patrick Chimanasa, ministre zimbabwéen de la Justice.
En acceptant de reporter les élections générales, Robert Mugabe accède ainsi à la requête de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et de son principal rival, Morgan Tsvangirai, par ailleurs son Premier ministre. Mais en partie. En effet, les 15 jours de report ne peuvent en aucun cas permettre au Premier ministre d’asseoir sa stratégie. En effet, Morgan Tsvangirai réclamait de profondes réformes avant la tenue d’une autre élection présidentielle. Outre la dépolitisation de l’armée, le Premier ministre voulait une révision des listes électorales. Ce qui ne sera pas possible si l’élection Présidentielle n’est repoussée que de 15 jours.
Il ne serait donc pas étonnant de voir la coexistence pacifique entre Mugabe et Tsvangirai virer en rude bataille, si le Président zimbabwéen maintient sa volonté d’organiser de façon prématurée les élections générales. Car, rappelons qu’en 2008, la Communauté de développement d’Afrique australe avait convaincu Morgan Tsvangirai d’accepter le poste de Premier ministre pour éviter la guerre civile au Zimbabwé.
Toutefois, après cette nouvelle option de Mugabe, la position de la Communauté de développement d’Afrique australe ainsi que celle de Morgan Tsvangirai sont attendues.
