Mugabe ne veut pas être observé


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Les relations entre le président zimbabwéen Robert Mugabe et l’Union européenne (UE) se sont brutalement détériorées ce week-end. Après l’expulsion du chef des observateurs envoyés par l’UE, le Suédois Pierre Schori, Bruxelles a décidé de rappeler tous ses observateurs et d’interdire aux dirigeants du Zimbabwe l’accès au territoire européen.

Le divorce est total entre l’Union européenne et le régime de Robert Mugabe. Après l’expulsion du Suédois Pierre Schori, chef des observateurs envoyés à Harare par l’Union européenne, 6 jours après son arrivée, les Quinze ont mis leurs menaces en exécution. Le président zimbabwéen et 19 dirigeants, dont le ministre des Affaires étrangères, de l’Intérieur ainsi que celui de la Justice, sont interdits de l’espace européen et leurs avoirs gelés. A l’initiative de Londres, qui a fait un forcing diplomatique pour ces sanctions, Bruxelles a rappelé ses trente observateurs. Pierre Schori a affirmé aux ministres européens que les observateurs étaient dans l’impossibilité de faire leur travail, harcelés et intimidés par les autorités locales.

Elections dans la discrétion

 » Mugabe voulait tester la capacité de réaction de l’Union européenne, voir jusqu’où il pouvait aller. Il avait refusé les observateurs anglais, exigence comprise par Bruxelles, mais il a commencé à divaguer en rallongeant sans cesse la liste des pays  » honnis « . Ces sanctions montrent que la France a décidé se s’aligner sur la Grande-Bretagne « , explique un diplomate occidental. Londres et Paris avaient des visions différentes sur les sanctions. Hubert Védrine, ministre français des Affaires étrangères, proposait de les reporter après les élections tandis que Jack Straw activait pour des sanctions immédiates. Finalement, c’est la ligne anglaise qui a prévalu. Harare réplique que l’Union européenne est soumise à l’ancien colonisateur (Angleterre) et qu’elle  » roule pour l’opposition « .

A l’approche des présidentielles, 9 et 10 mars, le Zimbabwe connaît de nouvelles flambées de violence. Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), parti d’opposition, affirme que près d’une centaine de ses militants ont été assassinés en deux ans.

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