Au cours de sa visite en Afrique du Sud, le 8 et 9 avril dernier, le président zimbabwéen Robert Mugabe a sévèrement critiqué le rôle de l’occident dans la prédation des richesses du continent africain. La lutte anti-impérialiste a marqué son engagement politique tout au long de sa vie. Il semble avoir retrouvé sa verve d’antan, particulièrement quand il s’agit d’occulter les difficultés économiques que rencontre son pays.
A 91 ans, le chef d’Etat zimbabwéen, Robert Mugabe, étonne par son état de forme. Ses salves médiatiques contre l’occident, jadis encensées, apparaissent en revanche récurrentes mais toujours aussi percutantes, en témoignent ses déclarations effectuées au cours de son voyage le 8 et 9 avril dernier en Afrique du Sud. Il a vivement critiqué la prédation des anciens colonisateurs notamment sur les richesses de l’Afrique. Victimes de sanctions depuis plus de 10 ans de la part de pays qu’ils brocardent, rares sont les présidents africains qui osent autant de sévérité dans leur verbe.
Indépendance de façade
« L’indépendance n’a été obtenue qu’à moitié dans la plupart des pays africains. Certains ne contrôlent même pas leurs ressources naturelles », a-t-il déclaré au cours de son voyage historique en Afrique du Sud où il a rencontré son homologue Jacob Zuma. Il a cité l’exemple de la France qui accaparent les richesses du sous-sol de ses anciennes colonies, notamment au Gabon.
Alors que la situation économique du Zimbabwe est en crise, Robert Mugabe tente d’attirer les investisseurs étrangers dans son pays. Cette entreprise est rendue difficile par les sanctions internationales qui touchent son pays depuis qu’il a imposé aux compagnies étrangères des mines de céder 51% des parts de leurs filiales implantées au Zimbabwe sous peine d’exclusion, ce qui lui vaut un succès véritable dans son pays dans les années 2000.
« Hitler noir »
Celui qui a été qualifié de « terroriste noir » ou encore « d’Hitler noir » pendant sa lutte pour l’indépendance se targue d’être le chantre de la lutte anti-impérialiste, à la même période, quand il entreprend une grande réforme agraire de redistribution de terres aux fermiers noirs. Quelques milliers de blancs détiennent encore alors près de deux tiers des terres arables du Zimbabwe. C’est un échec retentissant qui pousse le pays en crise.
« Si le fait de me battre pour mon peuple fait de moi un Hitler, alors laissez-moi être dix fois Hitler », déclara-t-il encore en 2003. Depuis, sa réputation est faite.
Celui qui veut que l’Afrique sorte de la Cour pénale internationale (CPI) aux mains des mêmes occidentaux qu’ils fustigent ne manque jamais une occasion de s’attaquer à l’occident en particulier quand il s’agit de cacher une situation économique très difficile dans un des pays les plus pauvres d’Afrique.
Robert Mugabe est le doyen des présidents africains. Il accapare le pouvoir au Zimbabwe depuis plus de 30 ans.