Dans une interview accordée à la chaîne ITV, le Président Robert Mugabe a accusé l’ex-Premier ministre britannique, Tony Blair, d’être responsable des problèmes du Zimbabwe. Pendant ce temps, les électeurs du pays sont eux appelés aux urnes ce mercredi pour élire leur futur chef d’Etat.
Robert Mugabe fait à nouveau une sortie médiatique plus que surprenante. Dans une interview accordée mardi à la chaîne britannique ITV, le Président du Zimbabwe a accusé le gouvernement de l’ex-Premier ministre britannique, Tony Blair, d’être responsable des problèmes qui gangrènent le Zimbabwe depuis des années. Interrogé sur les causes de la crise économique récente qui a miné le pays, provoquant une hyper-inflation de 231 millions% et un taux de chômage de 75%, Robert Mugabe a répondu : « Vraiment, nous condamnons l’Angleterre et principalement le gouvernement de M. Blair. C’est lui le responsable» .
Selon le Président du Zimbabwe, le Premier ministre travailliste, qui a gouverné durant les années 1997-2007, « ne voulait pas de dialogue. Nous nous demandons quel genre de gouvernement ça pouvait être pour préférer nous imposer des sanctions ». Interrogé également sur la possibilité que les élections de ce mercredi soient entachées de fraudes, il a assuré que ce terme était « un mot étranger. Nous n’avons jamais, au grand jamais truqué d’élection », s’est-il défendu.
Aucun regret
Agé de 89 ans, Robert Mugabe est au pouvoir depuis 33 ans. Il est régulièrement critiqué par ses détracteurs pour son âge avancé et son état de santé fébrile. Mais le chef d’Etat fait la sourde oreille, faisant en sorte d’apparaître toujours en forme aux yeux de la population, rétorquant à la chaîne ITV que « la fin de l’ère d’une personne est décidée par cette personne elle-même ». A la question de savoir si, avec le recul, il aurait agi différemment pendant ces 33 dernières années où il était à la tête du pays, il a rétorqué : « Non, pas vraiment. Non, pas de regret. Je n’ai absolument aucun regret».
Robert Mugabe a promis mardi de se retirer du pouvoir s’il perd la Présidentielle, dont les votes ont commencé ce mercredi. Près de six millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour élire leur futur chef d’Etat, ainsi que leurs députés et maires.
Malgré son âge avancé, Robert Mugabe n’a pas encore renoncé au fauteuil présidentiel. En confrontation avec Morgan Tsvangirai avec qui il partage le pouvoir depuis 2008 dans une coalition difficile, il espère bien remporter le scrutin. Mais ces élections sont déjà entachées de soupçons de fraude en faveur du chef d’Etat du Zimbabwe. Le camp de Morgan Tsvangirai a déjà fait état mardi d’irrégularités dans la composition des listes électorales.