Le 10 Août dernier, un affrontement éclatait entre les communautés Mouzgoum et Arabe Choa à la suite d’un litige foncier dans la commune de Logone-Birni située dans la région de l’extrême Nord du Cameroun. Un mois plus tard, si les tensions semblent apaisées, les acteurs de santé sont toujours mobilisés pour répondre aux conséquences des affrontements qui ont provoqué un déplacement massif de population estimé à près de 30 000 personnes.
À ce bilan humain s’ajoutent des dizaines de personnes tuées et environ une centaine de blessées dans les combats. Les pillages et incendies des villages avaient dans un premier temps entraîné un repli des populations sur la localité de Kousseri au Cameroun, ainsi que le déplacement d’un grand nombre de personnes de l’autre côté de la frontière, au Tchad. Par ailleurs, cette période de saison des pluies va de pair avec une forte transmission du paludisme ainsi que des maladies diarrhéiques avec un risque non négligeable de Choléra étant donné les inondations récurrentes dans la zone.
« En collaboration avec le District sanitaire de Kousseri, MSF est intervenu dès les premiers jours d’affrontements entre les deux communautés avec un support en ressources humaines, en provision de médicaments et en soins médicaux. Ce support a permis à l’hôpital de Kousseri, d’assurer une meilleure prise en charge des blessés. Le soutien apporté dans le référencement des cas graves à Ndjaména, en collaboration avec MSF a soulagé les patients, les familles et le personnel de l’hôpital de Kousseri et a permis de sauver à temps, la vie de nombreux patients qui auraient eu du mal à bénéficier de soins appropriés à Kousseri » M. B. Diouf, responsable du projet d’urgence d’MSF à Kousseri.
Depuis le début de ce conflit, le 10 août dernier dans le village Missika, au sein de l’aire de santé de Madiako, dans la commune de Logone Birni, l’ONG internationale Médecins Sans Frontières, organisation médicale spécialisée dans la réponse aux urgences humanitaires, a coordonné le déploiement d’une équipe de 5 personnels médicaux dont 2 médecins, 2 infirmiers, et un psychologue clinicien avec une équipe de coordination pour apporter un support à la prise en charge des blessés et des personnes déplacées restées au Cameroun. En complément, une donation d’équipements avec des kits de prise en charge des blessés comprenant des médicaments, compresses, pansements ainsi que du matériel médical pour 55 blessés et le référencement des blessés graves à l’hôpital régional de Kousseri vers Ndjamena au Tchad via une ambulance médicalisée. Depuis la fin du mois d’août la présence d’MSF a été réduite mais l’organisation reste impliquée dans l’évaluation des besoins en coordination avec l’ensemble des acteurs mobilisés.
La plupart des personnes déplacées ont été contraintes de parcourir plusieurs kilomètres à pied, avec en leur possession seulement quelques vêtements qu’ils ont pu emporter. Les équipes MSF qui s’étaient rendues sur place pour fournir une assistance d’urgence ont constaté des nombreux cas de
paludisme, de diarrhée et de malnutrition infantile. Elles ont ainsi effectué 1 972 consultations dans les localités de Oundouma et Gamakotoko situées à la frontière avec le Tchad, et ont procédé au référencement de 33 personnes, dont des blessés, des femmes enceintes, des enfants sévèrement malnutris, dans des structures hospitalières, comme l’unité nutritionnelle thérapeutique intensive soutenue par MSF à la capitale Ndjamena. MSF a depuis passé le relais à d’autres acteurs qui se mobilisent pour répondre aux besoins médicaux des déplacés et des populations hôtes le long des rives tchadiennes du fleuve Logone.
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Médecins Sans Frontières (MSF) est présente au Cameroun depuis 1984. Aujourd’hui, l’ONG mène des interventions médicales humanitaires dans l’Extrême-Nord et dans la région du Sud-Ouest du pays. L’organisation continue par ailleurs ses discussions avec les autorités pour reprendre des activités dans le Nord-Ouest, après avoir retiré ses équipes suite à une suspension décidée par les autorités en décembre 2020. Dans l’Extrême-Nord, où MSF intervient depuis 2012, nos équipes appuient le système de santé camerounais pour faciliter l’accès aux services médicaux, à travers plusieurs offres de soins en chirurgie, accompagnement psychologique, soins obstétricaux et maternels. MSF travaille dans chacune de ces régions selon l’évaluation des besoins sanitaires. Tous les soins prodigués par Médecins Sans Frontières sont gratuits et effectués dans le respect de l’éthique médicale. Par ailleurs, les équipes poursuivent des sessions de sensibilisations sur les mesures barrières contre la pandémie de Covid-19 auprès des populations sur les sites provisoires afin de limiter le risque de propagation de la maladie.