La section belge de l’organisation internationale Médecins sans frontières (MSF) accuse l’armée angolaise de « viols et violences » sur des ressortissants de la République démocratique du Congo (RDC) expulsés d’Angola.
Le chef de mission de MSF/Belgique en RDC, Joseph Prior dénonce dans ce document « le recours systématique aux viols et violences par l’armée angolaise à l’encontre des Congolais venus travailler dans les carrières de diamants dans la province de Lunda Norte ».
Selon M. Prior, les équipes de MSF présentes depuis octobre dernier dans la province congolaise du Kasaï Occidental (Centre) où de milliers d’expulsés congolais sont arrivés, « ont pris en charge les victimes de violences sexuelles et recueilli 100 témoignages relatant les viols collectifs et les exactions perpétrées par les militaires angolais ».
Pour Meinie Nicolai, directrice des opérations de MSF, la nuit, des quartiers sont encerclés par des militaires. Les hommes sont enfermés dans des cachots avec les femmes et les enfants. Les femmes sont systématiquement violées par plusieurs militaires, devant leurs enfants.
Selon des témoignages recueillis auprès des refoulés, pendant leur détention, ils n’ont reçu ni eau ni nourriture et ont subi des fouilles anales et vaginales, leurs excréments fouillés afin de trouver des diamants.
Les refoulés ont également rapporté des témoignages sur des exécutions sommaires, plusieurs cas de décès par épuisement ou à la suite de mauvais traitements.
Selon des sources proches des Nations unies citées par MSF, 44.000 personnes ont été refoulées des zones diamantifères d’Angola depuis début 2007 et quelque 400.000 Congolais demeureraient encore dans le Nord de l’Angola.
MSF demande au gouvernement angolais de mettre fin aux atrocités commises par son armée sur les refoulés congolais et exige un arrêt immédiat de cette pratique honteuse.