Le journaliste mozambicain Carlos Cardoso, éditeur du journal indépendant Metical, a été assassiné mercredi dernier, dans un quartier résidentiel de la capitale, Maputo.
Triste hommage rendu, vendredi, par le Mozambique à son gratte-papier national. Carlos Cardoso qui compte parmi les plus connus des journalistes indépendants mozambicains, a été tué mercredi 22 novembre à Maputo par un homme armé qui était parvenu à immobiliser son véhicule.
Editeur du journal indépendant Metical, Carlos Cardoso avait dirigé l’Agence mozambicaine d’informations de 1980 à 1989. Il quitta cette agence pour monter Mediafax le premier journal indépendant du pays, distribué par fax.
Toute la profession est choquée par la disparition de cet homme qui fut un modèle dans la lutte pour l’indépendance du journalisme. Le premier ministre, Pascoal Mocumbi a déclaré à la télévision nationale qu’il se sentait profondément affecté par la mort de Carlos Cardoso » qui s’était toujours battu pour une information crédible et sérieuse « .
Un avertissement pour les indépendants
Le gouvernement et les partis d’opposition ont observé une minute de silence, jeudi matin, en mémoire du journaliste disparu. La police a confié cette affaire à une équipe d’enquêteurs spécialement formés pour ce genre de cas. Une récompense est offerte pour toute information permettant l’arrestation du meurtrier.
Les journalistes mozambicains ont vite fait de voir dans cet assassinat un avertissement leur indiquant que certaines questions ne doivent pas être posées. D’aucuns disent que le meurtrier est peut-être lié à l’enquête sur la corruption de la banque de commerce mozambicaine, dont s’occupait Cardoso. Selon Joe Hanlon, un ami de Cardoso, interrogé par la BBC » Cette affaire semblait rendre nerveux hommes politiques et hommes d’affaires « .
Malgré ces spéculations, le journal de Cardoso refuse de se laisser intimider. » Les hommes qui l’ont tué ont réduit au silence un grand journaliste, mais ils n’ont pas éliminé Metical « , déclare le journal.