Mozambique : manifestations violentes après l’élection contestée de Daniel Chapo


Lecture 3 min.
Daniel Chapo élu Président du Mozambique
Daniel Chapo élu Président du Mozambique

Le Mozambique est secoué par des manifestations violentes après l’élection contestée de Daniel Chapo, accusé de fraude électorale par l’opposition.

Depuis l’annonce de la victoire de Daniel Chapo, candidat du parti au pouvoir, le Frelimo, avec un score de près de 71 % des voix, le Mozambique est en proie à une crise politique de grande ampleur. Suite à des accusations de fraude électorale, des milliers de Mozambicains sont descendus dans les rues pour exprimer leur colère, déclenchant des affrontements violents avec les forces de l’ordre. Dans un climat tendu et un contexte social explosif, le pays peine à retrouver le calme.

Une élection controversée et une victoire contestée

Le 9 octobre dernier, les Mozambicains se sont rendus aux urnes pour élire leur président, mais les résultats, proclamés deux semaines plus tard, ont déclenché un tollé général. L’ancien gouverneur provincial Daniel Chapo, élu avec 71 % des voix, est accusé d’avoir contracté des fraudes massives pour remporter l’élection. Venancio Mondlane, principal opposant et leader du parti Podemos, rejette les résultats, dénonçant un processus électoral biaisé et une « victoire volée ».

Dès l’annonce des résultats, des manifestations ont éclaté à Maputo, la capitale, et dans plusieurs autres villes, dont Nampula au nord du pays. Les partisans de l’opposition ont pris d’assaut les rues pour contester les résultats, érigeant des barricades, brûlant des pneus, et détruisant des panneaux de campagne pro-Frelimo. Face à l’ampleur de la mobilisation, la police est intervenue avec des gaz lacrymogènes, tentant de disperser la faute, ce qui a entraîné des violences et même la mort d’un manifestant à Nampula.

Une réponse ferme de l’opposition

Venancio Mondlane, dénonçant les pratiques « illégitimes » du gouvernement en place, appelle ses partisans à « paralyser le pays » pour faire entendre leur voix. Malgré la menace d’arrestation, l’opposition continue de mobiliser des foules pour exiger des élections transparentes. Les slogans des manifestants résonnent dans les rues, reflétant la colère et la frustration des citoyens se sentant pris en otage par un régime en place depuis plus de 50 ans.

L’assassinat récent d’Elvino Dias, avocat de Mondlane, et d’un membre de Podemos a exacerbé les tensions. De nombreux Mozambicains attribuent ces crimes aux factions proches du pouvoir, ce qui envenime davantage le climat social. Le président sortant, Filipe Nyusi, a averti que les actions de l’opposition pourraient engendrer des « actes délictueux », mais ses propositions n’ont pas apaisé la population, bien au contraire.

Vers une escalade ou une solution pacifique ?

La situation reste critique et les appels au dialogue se font rares dans un contexte de méfiance généralisée. Alors que le Frelimo s’apprête à gouverner sans partage, avec une majorité absolue au Parlement, la communauté internationale observe de près les événements. La stabilité du Mozambique est menacée, et sans intervention, ce pays d’Afrique australe pourrait basculer vers une période de violences prolongées.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News