Mozambique : le retour de l’opposant Venancio Mondlane


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Venancio Mondlane

Le Mozambique s’apprête à tourner une nouvelle page politique avec l’investiture de Daniel Chapo à la présidence. Pourtant, le retour inattendu de Venancio Mondlane, figure emblématique de l’opposition exilée depuis octobre 2024, ravive les tensions.

Que cache ce retour annoncé dans un contexte déjà explosif ?

Un retour annoncé à grand fracas

Dans une vidéo diffusée sur Facebook le 5 janvier, Venancio Mondlane a surpris ses partisans et ses adversaires en annonçant son retour à Maputo pour le 9 janvier à 8h05 précises. Ce retour intervient à seulement six jours de l’investiture de Daniel Chapo, le candidat du Frelimo, dont la victoire à l’élection présidentielle du 9 octobre reste vivement contestée. Mondlane, âgé de 50 ans, avait quitté le pays en octobre dernier après l’assassinat de deux de ses proches. Il a affirmé craindre pour sa vie.

Un opposant déterminé à poursuivre la lutte

Depuis son exil, Mondlane n’a cessé de mobiliser ses partisans à travers des discours en direct sur les réseaux sociaux. C’était pour lui l’occasion de dénoncer des fraudes électorales. IL a également appelé à une résistance populaire contre le régime du Frelimo. Les manifestations, grèves et blocages orchestrés sous sa houlette ont fait environ 300 morts, selon des ONG locales, et profondément marqué l’opinion publique. « Le 15 janvier, nous prendrons le pouvoir à Maputo », a-t-il déclaré, ce qui renforce l’incertitude quant aux événements à venir.

Une crise politique et humanitaire préoccupante

Le Mozambique traverse une période de troubles intenses. Les violences post-électorales ont causé d’importantes pertes humaines et perturbé l’économie du pays. Cette situation a affecté notamment le commerce transfrontalier avec l’Afrique du Sud et le secteur minier. Des milliers de Mozambicains ont fui vers les pays voisins, ce qui a incitél’ONU et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) à exprimer leur inquiétude face à l’instabilité croissante.

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Quelles conséquences pour le Mozambique ?

Le retour de Venancio Mondlane pourrait constituer un point clé dans cette crise. Tandis que Daniel Chapo appelle à la non-violence et à l’unité nationale, l’opposant se prépare à intensifier la contestation. Sa présence à Maputo le 9 janvier sera scrutée de près, tant par ses partisans que par le pouvoir en place. La question demeure : ce retour ouvrira-t-il la voie à un dialogue ou précipitera-t-il le pays dans une nouvelle vague de violences ?

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