
Le principal leader de l’opposition au Mozambique, Venancio Mondlane, a révélé mardi qu’il avait été placé sous contrôle judiciaire, sans pour autant connaître les accusations portées contre lui. Cette déclaration a été rapportée par plusieurs médias africains et français. L’opposant a fait ces déclarations à la sortie d’une audition qui a duré près de dix heures au bureau du procureur, dans la capitale, Maputo.
Au Mozambique, Venancio Mondlane, leader de l’opposition, a été placé sous contrôle judiciaire. Lors d’un échange avec les journalistes de TV5 Monde, Mondlane a expliqué qu’il n’avait pas eu la possibilité de savoir de quelle infraction il était accusé. « Malheureusement, après toutes ces heures d’interrogatoire, je ne sais toujours pas de quel crime je suis accusé », a-t-il déclaré.
Présidentielle marquée par des irrégularités
L’opposant a ensuite précisé qu’il était désormais soumis à un contrôle judiciaire strict. « Je ne peux pas me déplacer sans en informer le bureau du procureur et je ne peux pas être absent de mon domicile plus de cinq jours », a-t-il ajouté. Cette situation survient dans un contexte politique tendu au Mozambique, où l’élection présidentielle d’octobre dernier a été marquée par des irrégularités notables.
Plusieurs missions d’observation internationales, dont celle de l’Union européenne, ont rapporté des irrégularités. Ces dernières ont alimenté des accusations de fraude et ont déclenché une série de manifestations et de blocages violents dans plusieurs régions du pays, qui ont duré plus de deux mois et ont causé la mort de plusieurs personnes.
Menaces sur les droits des opposants
Au cours de son audition, les procureurs ont concentré leurs questions sur les événements liés aux manifestations qui ont secoué le pays après l’élection. Mondlane a déclaré que les enquêteurs s’étaient intéressés à des sujets comme l’incitation à la violence, les dégâts économiques causés par ces troubles, ainsi que les diverses perturbations générées dans le cadre de ces mobilisations.
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Ce contrôle judiciaire de Venancio Mondlane semble être une nouvelle étape dans l’escalade des tensions entre l’opposition et le gouvernement, déjà fragilisé par les critiques internes et internationales concernant la légitimité de l’élection présidentielle. Si Mondlane a exprimé son incompréhension face aux accusations, cette affaire est le signe d’une situation politique tendue et les menaces qui pèsent sur les droits des opposants politiques au Mozambique.