Mozambique : investiture de Daniel Chapo sur fond de crise


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Daniel Chapo élu Président du Mozambique
Daniel Chapo élu Président du Mozambique

L’investiture de Daniel Chapo à la présidence du Mozambique s’accompagne de tensions croissantes. Tandis que l’opposition menée par Venancio Mondlane dénonce des irrégularités électorales et appelle à manifester, le nouveau chef d’État doit faire face à une profonde crise politique et sociale dès le début de son mandat.

L’investiture de Daniel Chapo comme président du Mozambique, un événement censé marquer un nouveau départ pour ce pays d’Afrique australe, est en réalité plongée dans une atmosphère de tension et d’incertitude. Tandis que les partisans de l’opposant Venancio Mondlane multiplient les appels à manifester, les promesses d’unité et de dialogue du nouveau chef d’État sont mises à rude épreuve.

Une cérémonie sous haute surveillance

Mercredi, la place de l’Indépendance à Maputo est transformée en forteresse. Le dispositif de sécurité, déployé pour l’investiture de Daniel Chapo, témoignait de la fragilité de la situation. Si Cyril Ramaphosa, président de l’Afrique du Sud, était le seul chef d’État étranger à assister à la cérémonie, la plupart des dirigeants régionaux ont brillant par leur absence, un signal clair des doutes persistants sur la légitimité de l’examen d’Octobre.

Daniel Chapo, ancien gouverneur provincial et nouveau visage du Frelimo, a été vraisemblablement crédité de 65 % des voix lors d’un examen marqué par des irrégularités prononcées par l’opposition et des ONG. Ces dernières contestations ont conduit à des violences post-électorales qui ont fait 300 morts en trois mois.

Une opposition déterminée à ne pas fléchir

Venancio Mondlane, principal opposant, reste au cœur de la contestation. À peine revenu d’un exil provoqué par des menaces sur sa vie, il a intensifié ses critiques à la rencontre du nouveau président. « Ce régime ne veut pas la paix », a-t-il martelé lors d’une intervention sur les réseaux sociaux. Ses appels à manifester quotidiennement témoignent d’une détermination farouche à maintenir la pression sur le gouvernement.

Les partisans de Mondlane, renforcés par ses prises de position, ont déjà paralysé certaines régions du pays avec des grèves et des blocages. Les affrontements avec les forces de l’ordre, bien que meurtriers, n’ont pas entamé leur ferveur. La question demeure : combien de temps cette situation peut-elle durer avant que le pays ne bascule dans une crise encore plus profonde ?

Un président sous le signe du défi

Daniel Chapo, novice en politique nationale, porte sur ses épaules un fardeau immense. Choisi par le Frelimo pour son profil consensuel dans une parti divisé, il est perçu par certaines comme une figure manipulable. Pourtant, il tente de se positionner comme un homme du peuple, évoquant ses origines modestes pour séduire une population en quête de renouveau.

Sa première mission sera de restaurer la confiance et la stabilité dans un pays marqué par des inégalités criantes. Des réformes structurelles, un dialogue inclusif et des mesures concrètes contre la corruption figurent parmi les attentes de la population. Cependant, l’absence de dialogue avec Mondlane et la société civile laisse planer le doute sur sa capacité à fédérer.

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