Mozambique : grève générale après un double assassinat politique


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Filipe Nyusi, Président du Mozambique
Filipe Nyusi, Président du Mozambique

La scène politique mozambicaine est en pleine tourmente après l’assassinat de deux figures importantes de l’opposition, survenu le 19 octobre 2024. En réponse à ce double meurtre, l’opposition, dirigée par Venancio Mondlane, a lancé un appel à une grève générale ce 21 octobre.

Elle dénonce non seulement ces violences politiques, mais également des fraudes électorales présumées lors des récentes élections du 9 octobre. Alors que le climat s’envenime, le gouvernement appelle au calme et promet une enquête approfondie.

Un double assassinat qui choque le Mozambique

Le Mozambique est secoué par l’assassinat brutal de deux personnalités proches du candidat à la présidentielle Venancio Mondlane : Elvino Dias, avocat du candidat, et Paulo Guamba, membre influent du parti Podemos. Ces meurtres surviennent à un moment critique, alors que l’opposition préparait un recours pour contester les résultats des élections générales. Pour Mondlane, il ne fait aucun doute que ces assassinats sont politiques. Il accuse directement les forces de sécurité du gouvernement : « Le sang de deux jeunes hommes coule maintenant ! ».

Un climat politique tendu depuis les élections du 9 octobre

Les élections générales du 9 octobre 2024 ont plongé le pays dans une crise politique grandissante. L’opposition, menée par Venancio Mondlane, accuse le parti au pouvoir, le Frelimo, de fraude massive. Les résultats officiels ne sont attendus que le 24 octobre, mais déjà, la tension monte, exacerbée par ce double meurtre. Lutero Simango, leader du Mouvement Démocratique du Mozambique (MDM), a qualifié ces actes de « crime politique », reflétant le climat tendu autour des élections.

Appel à une grève générale et manifestations

Face à cette situation, l’opposition a décidé de prendre des mesures. En plus de dénoncer la fraude électorale, Mondlane et son parti ont lancé un appel à une grève générale et à des manifestations à travers le pays. Ils espèrent ainsi mobiliser la population pour réclamer justice pour les victimes du double assassinat et la transparence des élections. « Nous allons descendre dans la rue avec nos pancartes », a déclaré Mondlane avec fermeté.

Le gouvernement sous pression

Devant l’agitation croissante, le ministre de l’intérieur, Pascoal Ronda, a appelé au calme et à l’ouverture d’une enquête pour éclaircir les circonstances du double meurtre. Il a déclaré que la police et le service national d’enquête criminelle allaient faire la lumière sur ces assassinats et traduire les coupables en justice. Toutefois, pour l’opposition, ces promesses peinent à convaincre, tant la défiance envers le pouvoir en place est grande.

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