Mozambique : deux proches de Venancio Mondlane assassiné


Lecture 3 min.
Venancio Mondlane

Le Mozambique est en émoi après le double assassinat d’Elvino Dias, avocat de l’opposant Venancio Mondlane, et de Paulo Guambe, membre du parti Podemos, à Maputo.

Le pays est secoué par un double assassinat à quelques jours de la publication des résultats définitifs des élections générales du 9 octobre. Elvino Dias, avocat de l’opposant Venancio Mondlane, et Paulo Guambe, membre du parti Podemos, ont été abattus en plein cœur de Maputo. Ces meurtres soulèvent des inquiétudes quant à l’avenir de la démocratie mozambicaine, tandis que le pays se prépare à une grève générale, revendiquée par l’opposition en signe de contestation.

Un assassinat en plein jour qui choque la nation

Le 19 octobre, Elvino Dias et Paulo Guambe ont été pris pour cible dans leur voiture, en plein centre de Maputo. Des témoins ont rapporté qu’ils ont été tués par une vingtaine de balles tirées à bout portant. L’attaque s’est produite alors que Dias préparait un recours juridique dénonçant des fraudes électorales présumées lors du scrutin présidentiel. Ce double meurtre a immédiatement provoqué une onde de choc dans le pays, et les images macabres des deux victimes circulant sur les réseaux sociaux n’ont fait qu’amplifier l’émotion publique.

Les deux victimes étaient des figures clés dans le camp de l’opposant Venancio Mondlane. Elvino Dias, avocat intrépide et déjà connu pour avoir dénoncé des irrégularités électorales lors des municipales de l’année précédente, travaillait à contester les résultats des élections d’octobre 2023, que le pouvoir prétend avoir remportées. Paulo Guambe, quant à lui, était un membre influent du parti Podemos, allié de Mondlane durant la campagne présidentielle. Leur assassinat est perçu par beaucoup comme un acte d’intimidation politique visant à affaiblir l’opposition à un moment crucial.

Un « coup porté à la démocratie » et des appels à la justice

Le double meurtre a suscité de nombreuses réactions d’indignation à travers le Mozambique et au-delà. L’Ordre des avocats mozambicains a dénoncé un « assassinat barbare et lâche » tandis que le groupe de la société civile « Integridade » a qualifié l’acte d’« intimidation » et de « coup clair porté à la démocratie, à la vérité et à la justice électorale ». L’Union européenne a également réagi, réclamant une enquête immédiate et transparente, tout en appelant à la protection des candidats en période post-électorale.

Ces assassinats surviennent à un moment particulièrement tendu au Mozambique. L’opposition conteste fermement les résultats préliminaires des élections générales, affirmant que des fraudes massives ont entaché le scrutin du 9 octobre. Une grève générale est prévue pour le 21 octobre à l’appel de Venancio Mondlane, afin de dénoncer ce que son camp considère comme un vol du vote populaire. Ce contexte de violence politique et d’incertitude électorale fait craindre une escalade des tensions dans les jours à venir.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News