L’affaire de la « dette cachée » a rattrapé le Président mozambicain, Filipe Nyusi. Ce dernier est accusé d’avoir touché des pots-de-vin dans cette affaire. Ce scandale a plongé le Mozambique dans une grande crise financière.
Ce n’est personne d’autre que le principal accusé dans cette sombre histoire, l’homme d’affaires libanais Jean Boustani, qui a mis en cause le Président nouvellement réélu. Il a en effet identifié M. Nyusi comme l’un des bénéficiaires des commissions occultes. M. Boustani affirme avoir payé un million de dollars à M. Nuysi pour contribuer à sa campagne électorale en 2014.
Rappelons que Jean Boustani est accusé par la justice américaine d’avoir versé des pots-de-vin à de hauts responsables mozambicains pour obtenir des contrats de livraison de patrouilleurs militaires et de navires de pêche. Les pots-de-vin s’élèveraient à une dizaine de millions de dollars. Les achats, quant à eux, ont coûté au Mozambique un prêt d’une valeur de 2 milliards de dollars. Toutefois, cette dette a été cachée au Parlement et au partenaire financier du pays. Quand l’affaire fut enfin révélée en 2016, le FMI s’est retiré, la devise locale s’est effondrée, plongeant le pays dans une grave situation financière avec une grosse dette.
Une vingtaine de personnes ont déjà été inculpées sur ce dossier. Jusque-là, Filipe Nyusi, bien qu’ayant été ministre de la Défense à l’époque des faits, n’a jamais été mis en cause. Ce n’est donc pas étonnant que la révélation de M. Boustani ait fait l’effet d’une bombe dans tout le pays.
L’opposition a tout de suite réagi à cette révélation : « Nous exigeons que le Président démissionne dans les trois jours »,a déclaré un responsable du Mouvement démocratique du Mozambique. « Le pays ne peut pas être dirigé par un gangster pendant cinq ans », a indiqué Augusto Pelembe. L’affaire reste à suivre.