Mozambique : 125 morts en trois jours de violences post-électorales


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Manifestation au Mozambique
Manifestation au Mozambique

Le Mozambique est plongé dans le chaos post-électoral : 125 morts en trois jours de violences. Une crise qui révèle des fractures politiques profondes et paralyse le pays.

Le Mozambique traverse une période de troubles sans précédent. Les résultats des élections d’octobre dernier, confirmant la victoire du parti au pouvoir, le Frelimo, ont déclenché une vague de violences meurtrières. En trois jours seulement, le bilan s’élève à 125 morts, selon l’ONG locale Plataforma Decide. Ce drame, qui secoue le pays, souligne les profondes fractures politiques et sociales de cette nation d’Afrique australe.

Un climat de violence exacerbé

Les manifestations, initiées par l’opposition pour contester les résultats de l’élection présidentielle, ont dégénéré dans plusieurs grandes villes. Dès les premières 24 heures, le gouvernement dénombrait déjà 21 morts. Ces violences ont atteint leur paroxysme avec l’évasion spectaculaire de 1 500 détenus de la prison de haute sécurité de Maputo, entraînant 33 décès supplémentaires parmi les prisonniers.

Les critiques s’accumulent contre les forces de l’ordre, accusées par l’opposition de passivité face aux pillages et au vandalisme. Venancio Mondlane, chef de l’opposition, accuse le gouvernement de manipuler ces événements pour justifier un état d’urgence et écraser la contestation. Plus de 4 000 arrestations ont été effectuées depuis octobre, dont 137 au cours des trois derniers jours, un chiffre qui ne semble pas endiguer les violences.

Des tensions profondément enracinées

Depuis les élections du 9 octobre, Plataforma Decide a recensé un total de 252 morts. Ce bilan dramatique est le reflet d’un pays en proie à des tensions chroniques. Bien que la guerre civile ait officiellement pris fin, le Mozambique n’a jamais totalement guéri ses blessures. Les violences post-électorales rappellent les exactions des groupes armés djihadistes dans le nord, qui continuent de déstabiliser la région.

Au-delà des pertes humaines, les violences paralysent le quotidien des Mozambicains. Barricades, pénuries d’essence et pillages perturbent gravement l’économie locale. Les supermarchés, banques et stations-service peinent à maintenir leurs activités, amplifiant les souffrances d’une population déjà fragilisée par la pauvreté et les inégalités.

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