» Paris selon Moussa » ou les péripéties d’un Guinéen à Paris. Notre héros nous balade à travers la capitale en nous faisant découvrir la vie d’un immigré sans argent et sans logis. Le réalisateur et acteur principal du film, Cheik Doukouré, montre l’autre côté des cartes postales de la vie parisienne.
Agriculteur en Guinée, Moussa mène une vie paisible dans son village lorsque la motopompe qui irrigue les champs, tombe en panne. Une tontine (épargne informelle) lui est confiée afin qu’il aille en acheter une neuve à Paris. Mais, suite à de nombreuses mésaventures, notre aventurier se retrouve entraîné dans un enchaînement de problèmes qu’il devra résoudre pour payer la machine et sauver son honneur.
Cheik Doukouré commence son film avec des scènes d’humours sur la vie de Moussa en Guinée. Ambiance bon enfant qui donne une certaine légèreté au film, on est amusé par les disputes un peu puériles qui ont lieu entre Moussa et ses rivaux qui lui reprochent de s’accaparer les femmes des autres. L’intervention des deux animateurs télé, Vincent McDoom et Magloire Delcros-Varaud, ajoute encore plus de gaieté et de frivolité à la production. L’amitié naissante entre Moussa et une Française qui l’aide lors de son arrivée à Paris est un signe fort d’échange culturel entre deux mondes qui se croisent sans se parler.
Du rire aux larmes
Mais on revient vite sur terre. Vol de son argent, travail au black et discrimination policière, les ennuis que rencontrent Moussa sont communs aux immigrés en France. Tout au long de son séjour à Paris, il est confronté à la dure réalité des étrangers, principalement africains, qui doivent souvent vivre dans la clandestinité pour essayer de s’en sortir. Et notre héros se retrouve, par hasard, à défendre la cause des sans-papiers de l’église Saint-Bernard à Paris.
Ce film est plus que d’actualité. Malgré un style didactique qui enlève un peu de suspens aux évènements à venir, il aborde les difficiles conditions de vie que rencontrent au quotidien les clandestins ou les personnes en situation irrégulière. Le réalisateur traite de ce délicat sujet avec le regard d’un Africain qui débarque en France dans un but tout autre que de s’y installer. On sent de l’amertume chez Moussa quant à la déchéance de ses frères qui subissent beaucoup d’humiliation et de rejet de la part de leur pays d’accueil. Il est à la fois divertissant et ludique car il apporte une vision globale de la situation des sans-papiers. A voir entre amis.
» Paris selon Moussa » de Cheik Doukouré – sorti en salle le 11 juin.