Mouss Diouf : la force tranquille


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Acteur de théâtre et de télévision, Mouss Diouf est aujourd’hui à l’affiche du one man show  » Avant quand j’étais noir « . Connu en France pour le rôle qu’il joue depuis 10 ans dans la série  » Julie Lescaut « , le comédien d’origine sénégalaise estime avoir de la chance de faire ce métier et revient sur son parcours professionnel.

Les habitués du paysage audiovisuel français le connaissent bien. Pour beaucoup, il est l’inspecteur N’Guma, le colosse de la série culte Julie Lescaut qui inspire la crainte et le respect depuis plus de dix ans. Mais la carrière de Mouss Diouf ne saurait se résumer à un simple rôle. Acteur accompli, il est aussi un homme de théâtre et de scène. A l’affiche du one man show Avant quand j’étais noir jusqu’au 21 juin au théâtre de la Main d’or à Paris, il revient sur une ascension professionnelle qui s’est opérée de façon naturelle.

Comment es-tu arrivé à faire partie de l’élite de la comédie française ?

Mouss Diouf : Grâce à une série télé que tout le monde connaît qui s’appelle Julie Lescaut. Mais avant ça, j’ai fait plein de choses qui m’ont permis de bien aborder mon personnage dans la série. J’ai fait des rôles de flic, de voyou, d’ambulancier, taulard… J’ai fait un peu de tout et j’ai beaucoup appris. Surtout au théâtre, avec Jérôme Savary (célèbre metteur en scène français, ndlr) avec qui j’ai fait cinq pièces.

Votre histoire ressemble à un conte de fée…

Mouss Diouf : Je ne me plaignais pas avant, je ne vais pas commencer à me plaindre maintenant. J’ai fait de bonnes et de mauvaises rencontres, mais pour l’instant, tout s’enchaîne comme il faut. Il faut juste garder le côté positif.

Comment vous êtes-vous retrouvé inspecteur de police aux côtés de Véronique Genest dans Julie Lescaut ?

Mouss Diouf : J’ai rencontré Véronique, que je croisais de temps en temps. Elle faisait cette nouvelle série et elle m’a branché avec le directeur de casting. Au casting, il n’y avait pas de moins bons comédiens que moi. L’important c’est d’être là au bon moment au bon endroit.

La série existe déjà depuis 10 ans. N’en avez-vous pas assez de jouer dans le même téléfilm ?

Mouss Diouf : Non ça va, parce qu’on ne tourne pas sans arrêt. Nous avons des breaks qui sont autant de plages de respiration. Je peux faire mon spectacle et plein d’autres choses à côté, donc ce n’est pas du tout pesant.

On parle beaucoup du problème de représentation des Noirs à la télévision. Êtes-vous pour un système de quotas ?

Mouss Diouf : Je ne pense pas que les quotas soient une bonne idée. Les choses doivent se faire naturellement et non de manière imposée. Il vaut mieux arriver tranquillement par la porte que rapidement par la fenêtre. Il faudra un peu de temps pour que ça ce fasse mais je suis sûr que ça se fera.

Durant votre carrière, avez-vous déjà eu envie de raccrocher ?

Mouss Diouf : A une époque, je voulais quitter la France pour aller aux Etats-Unis. Mais je n’ai jamais eu envie de raccrocher. J’avais justement commencé à écrire un spectacle pour la scène aux Etats-Unis pour faire un one man show.Je comptais jouer sur un accent anglais très français. Et puis il y a eu Julie Lescaut, qui m’a fait rester.

Vous avez eu récemment un premier rôle pour le téléfilm Les grands frères. Est-ce que ça vous donne plus de confiance pour l’avenir de votre carrière à la télévision ?

Mouss Diouf : Cela m’aurait donné plus confiance si ils (TF1, ndlr) avaient prolongé l’aventure, mais pour l’instant ce n’est pas d’actualité.

Quel est votre point de vue sur l’Afrique

Mouss Diouf : L’Afrique dispose d’immenses richesses que les Africains ont sous estimé ou n’avaient pas les moyens d’exploiter. Ce qui a laissé la porte ouverte à de nombreux industriels ou grands groupes étrangers. Si l’Afrique avait su ou pu gérer son potentiel, elle ne serait pas là où elle est aujourd’hui.

Vous parlez de l’Afrique comme d’un seul pays. Prônez-vous le panafricanisme ?

Mouss Diouf : Si l’Afrique cherche une unité, elle devra suivre le modèle de l’Europe. Il faut de toutes les façons chercher l’unité pour être plus fort.

Avez-vous des projets concernant l’Afrique ?

Mouss Diouf : Je suis notamment en train de monter le premier festival  » Rire et Chansons  » en 2004.

John Dossavi

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